IntroductionL’aspergillose pulmonaire est un problème préoccupant chez les patients immunodéprimés et souffre d’un déficit en terme de connaissance physiopathologique, de fiabilité diagnostique et de démarche thérapeutique, conduisant à une létalité pouvant dépasser 80 % dans certaines séries. Le développement d’un modèle animal performant peut contribuer à palier ces insuffisances.MéthodesDes rats Sprague-Dawley maies de 6-8 semaines sont immunodéprimés par des injections de cyclophosphamide associées à une alimentation hypoprotéinée. Ils sont infestés à l’aide d’une suspension de spores d’Aspergillus fumigatuspar différentes voies : IV, intra-trachéale via trachéotomie, aérosolisation intra-trachéale à l’aide d’un Microsprayer®, ou respiration de spores en atmosphère confinée. Le suivi s’effectue sur des éléments cliniques (aspect, poids) biologique (NFS, antigènémie aspergillaire) et histologique. Nous développons par ailleurs un procédé de révélation scintigra-phique de l’affection à l’aide d’un peptide antifongique original marqué au technétium 99-m.RésultatsLe cyclophosphamide entraîne en deux injections une leucopénie inférieure à 1,5 G/L avec une neutropénie inférieure à 0,1 G/1, et l’alimentation hypoprotéinée conduit à une stagnation de la courbe de poids. Une infection hépatique mortelle est constatée en 2 jours à la suite de l’injection des spores par voie intraveineuse, sans que l’affection puisse atteindre les poumons. Les deux voies intra trachéales permettent de développer des infections pulmonaires qu’il est possible de suivre avec l’apparition des antigènes circulants et l’inflexion de la courbe de poids avant confirmation par anatomopathologie ; l’utilisation du Microsprayer®est cependant plus aisée, plus rapide et moins traumatisante pour les animaux que la trachéotomie. Enfin, dans le cas de l’inhalation passive de spores en atmosphère confinée, modèle le plus proche de la voie d’infestation chez l’Homme, la grande hétérogénéité des résultats oblige à l’utilisation d’un grand nombre d’animaux. Les tests in vitro de stabilité et de spécificité de notre peptide sont encourageants et devraient rapidement nous permettre de débuter les essais sur le modèle.ConclusionsLes différents outils que nous développons pour l’optimisation du modèle murin d’aspergillose pulmonaire devraient nous permettre à court terme d’améliorer la connaissance et donc la prise en charge de cette redoutable affection fongique.