IntroductionLe récepteur de l’urokinase (uPAR) possède trois domaines (Dl, D2, D3), est exprimé par les cellules épithéliales, endothéliales et leucocytaires, et joue un rôle majeur dans la migration cellulaire au cours de la réponse inflammatoire, en interagissant avec(i)l’urokinase (uPA) qui active la plasmine (PL), et(ii)des protéines d’adhésion cellulaire, dont la vitronectine (Vn). uPAR exprime un motif chimiotactique dans le peptide de connexion D1-D2, rendu biodisponible par endoprotéolyse. L’objectif a été d’évaluer l’activité sur la structure et les fonctions d’uPAR de pro-téases présentes dans un contexte inflammatoire pulmonaire:(i)la PL et l’uPA;(ii)l’élastase (EL), la cathepsine G (CG) et la protéi-nase 3 (PR3) leucocytaires;(iii)la “human airway trypsin-like pro-tease” (HAT) épithéliale;(iv)la métalloprotéase élastolytique LasB de Pseudomonas aeruginosa.MéthodesLe clivage d’uPAR et ses conséquences fonctionnelles ont été déterminés par immuno-empreinte, immunocytométrie, ELISA, microséquençage aminoterminal et fragmentation de pepti-des, sur une forme soluble recombinante du récepteur et sur la forme membranaire de lignées monocytaires ou épithéliales. La présence de formes clivées solubles associées à des activités protéasiques a été recherchée dans le lavage broncho-alvéolaire (LBA) de patients atteints d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA).RésultatsToutes les protéases étudiées sauf la PR3 hydrolysent le peptide de liaison D1-D2 (EL, PL, LasB > CG, HAT > uPA), mais certaines clivent également l’extrémité juxtamembranaire de D3 (CG, PL > EL, LasB, HAT), générant des formes tronquées D2D3 membranaires et/ou solubles, certaines exprimant le motif chimiotactique en position aminoterminale. Le LBA des patients SDRA montre des formes solubles en relation avec l’activité de TEL et/ou de la CG. Fonctionnellement, le clivage de Dl réduit dramatiquement l’interaction d’uPAR avec ses deux principaux ligands, l’uPAetlaVn.ConclusionsLes protéases de l’appareil respiratoire inflammatoire modulent la structure et les fonctions d’uPAR, en exposant le motif chimiotactique interne et/ou en altérant l’adhérence des cellules aux matrices extracellulaires et la capacité de protéolyse péricel-lulaire, perturbant ainsi potentiellement la réparation et le retour à l’homéostasie.