IntroductionLes mutations du gène de CFTR entraînent des anomalies des transports ioniques transépithéliaux dans les voies aériennes. Les données de la littérature suggèrent que la correction par thérapie génétique d’un pourcentage limité de cellules épithéliales bronchiques pourrait permettre de restaurer des fonctions épithéliales normales. Cependant, ces études ont été conduites sur des lignées cellulaires et les corrections obtenues par transfert de gène à l’aide de vecteurs viraux. Le but de notre étude est de déterminer si 10 % de cellules épithéliales bronchiques de phénotype non-CF permettent de normaliser les propriétés bioélectriques d’une couche confluente de cellules épithéliales bronchiques CF.MéthodesDes cellules épithéliales bronchiques CF (ΔF5O8/ΔF5O8) et non-CF ont été ensemencées sur des supports perméables dans les proportions suivantes: 100 % CF, 90 % CF + 10 % non-CF (’co-cultures’), ou 100 % non-CF. À confluence, les variables bioélectriques des cultures ont été mesurées en chambres de Ussing en condition basale et après additions successives d’amiloride (10-5M) et de forskoline (10-5M). La prolifération des cellules épithéliales bronchiques CF et non-CF dans ces préparations a été étudiée à J0, J3, J5, J6 et J10 par immunomarquage (Ki67).RésultatsLes variables bioélectriques de base des cultures CF, non CF et des co-cultures ne sont pas significativement différentes. L’addition d’amiloride entraîne une diminution du courant de court-circuit (Isc) plus importante dans les cultures CF comparées aux cultures non-CF et aux co-cultures (p < 0,05). La forskoline provoque une augmentation de Isc supérieure dans les co-cultures et les cultures non-CF par rapport aux cultures CF (p < 0,05). Il n’y a pas de différence significative entre les cultures non-CF et des co-cultures. La prolifération cellulaire est faible (< 7 %) et similaire dans les 3 types de préparations et ne peut donc rendre compte des résultats observés.ConclusionCes données suggèrent que 10 % de cellules non-CF permettent de corriger les transports de sodium et de chlore dans des cultures primaires de cellules épithéliales de voies aériennes CF. Afin d’estimer si ce pourcentage de cellules non-CF permet également de corriger d’autres anomalies fonctionnelles observées dans la mucoviscidose, nous avons entrepris le dosage des cytokines (IL-8 et IL-10) dans les surnageants des 3 types de cultures.