ObjectifsIdentifier les caractéristiques des personnes ayant consulté pour violences sexuelles ou pour violences dans le couple sans avoir déposé plainte et décrire le résultat des consultations.MéthodesÉtude observationnelle (1/03/2014–31/08/2015) auprès des personnes (> 15 ans) consultant dans le service de médecine légale de Bondy à la suite d’une agression sexuelle ou de violences dans le couple. Nous avons comparé les personnes n’ayant pas déposé plainte à celles ayant déposé plainte.RésultatsAu total, 109 personnes ont consulté sans avoir déposé plainte : 73 personnes après des violences conjugales non sexuelles (4 % des personnes reçues avec ou sans dépôt de plainte), 36 après des violences sexuelles (8 % des personnes reçues). Concernant les violences autres que sexuelles, les personnes n’ayant pas déposé plainte présentaient des lésions traumatiques récentes en moindre proportion que les personnes ayant déposé plainte (64 % versus 78 %,p = 0,008). Concernant les violences sexuelles, les personnes n’ayant pas déposé plainte présentaient en plus grande proportion une amnésie des faits (42 % versus 13 %,p < 0,001) ou une prise d’alcool ou de stupéfiants contemporaine des faits (42 % versus 26 %,p = 0,039) et en moindre proportion des lésions traumatiques extra-génitales que les personnes ayant déposé plainte (22 % versus 43 %,p = 0,016).ConclusionLes personnes examinées sans avoir déposé plainte représentaient moins d’une victime sur 20, ce qui confirme que l’ouverture élargie d’une consultation de médecine légale ne suffit pas à ce que la plupart des victimes de violences consultent un médecin légiste.