Afin de déterminer la durée optimale de traitement anticoagulant d’une embolie pulmonaire, la balance bénéfice risque est analysée en fonction du risque de récidive thromboembolique après arrêt du traitement et du risque de complications hémorragiques sous traitement, cette analyse prenant en compte non seulement la fréquence des risques mais aussi leur gravité (mortalité spécifique) ; en outre, les paramètres cliniques se révèlent plus informatifs et décisifs que les données biologiques et morphologiques. Trois résultats majeurs sont acquis : (1) la durée minimale de traitement d’une embolie pulmonaire est de 3 mois ; (2) en présence d’un facteur de risque majeur transitoire, le risque de récidive est faible et ne justifie pas une prolongation du traitement au-delà de 6 mois ; et (3), en cas de risque élevé de récidive (embolie pulmonaire non provoquée par un facteur transitoire), un traitement prolongé de 1 an ou 2 ans ne réduit pas le risque de récidive à long terme par rapport à 3 ou 6 mois et le choix est donc soit d’un traitement court, soit d’un traitement non limité. Pour permettre au clinicien de choisir entre ces deux options dans le cas d’une embolie pulmonaire non provoquée, il est nécessaire : (1) d’identifier les patients dont le risque de récidive ne justifie pas un traitement prolongé ; et (2), lorsqu’un traitement anticoagulant pour une durée non limité est envisagé, de réduire le risque hémorragique de l’anticoagulation. A ce titre, les anticoagulants oraux directs à dose pleine ou à dose réduite représentent une avancée prometteuse mais ils nécessitent des investigations complémentaires.