Vers une médicalisation de l'évaluation de l'activité en Smur
Auteurs : Cantineau J1, Merckx P1, Reynaud P1, Aussavy F1, Berson C1, Simon L2Objectifs: Évaluer la pertinence de différents types de critères médicaux pour la classification des patients en Smur, en les confrontant à un indicateur de consommation des ressources. Type d'étude: Étude prospective, ouverte, non randomisée. Patients et méthodes: Pour tous les patients pris en charge en primaire par le Smur sur une période de 10 mois, un recueil prospectif a inclus le diagnostic préhospitalier, un score de gravité initiale, un score de gestes, le devenir immédiat et trois durées de l'intervention : temps passé sur place (TSP), durée de médicalisation (DM), durée totale d'intervention (DT). Résultats: L'étude a inclus 3 672 interventions avec des médianes de 45 minutes (32-59) pour le TSP, 66 minutes (41-91) pour la DM et 85 minutes (61-116) pour la DT. Il existait une relation entre le nombre d'interventions et le nombre d'habitants par communes (R = 0,95; P < 0,001). Le score de gestes était supérieur à un chez plus d'un patient sur deux. Il a défini cinq classes de patients qui différent deux à deux pour les trois durées d'intervention (P ≤ 0,001). Un tiers des patients a bénéficié d'une admission directe en réanimation. Pour la comparaison des médianes, les groupes de devenir diffèrent deux à deux pour les trois durées d'intervention (P < 0,001). Après exclusion des patients en arrêt cardiorespiratoire d'emblée, le score de gravité initiale a défini cinq classes de patients qui diffèrent deux à deux pour les trois durées d'intervention (P < 0,002). Il existait une relation entre le score de gravité initial et le score de gestes (R = 0,37; P< 0,001). Conclusion: Une classification selon le devenir des patients permettrait de mieux décrire l'hétérogénéité des interventions, tant au plan médical qu'en termes de consommation de ressources. Elle serait utilement complétée par un indice de charge de soins, qui reste à définir.