IntroductionLes pneumonies bactériennes sont une complication fréquente des noyades et sont associées à une augmentation de la mortalité et de la morbidité. Cependant, leur diagnostic est difficile et le type d’antibiothérapie à instaurer en probabiliste n’est pas clairement défini[1]. L’objectif de cette étude est de décrire le type de microorganismes responsables des pneumonies associées aux noyades en eau de mer et leurs profils de résistance aux antibiotiques.Matériel et méthodesCette étude rétrospective locale a inclus tous les patients admis pour noyade en eau de mer dans les deux principales unités de réanimation du CHU de Nice entre janvier 2003 et avril 2013. Les prélèvements respiratoires réalisés dans les 48 premières heures, le type de germe retrouvé et le profil de résistance ont été analysés.RésultatsSur la période d’inclusion, soixante-dix-sept patients ont été inclus. La moyenne d’âge était de 60 ans [88–10], 35 % étaient des femmes. Le score IGS2 moyen à l’entrée était de 48 [103–13]. La mortalité toutes causes confondues était de 29 %. Vingt-quatre noyés avaient eu des prélèvements pulmonaires interprétables. Les prélèvements étaient positifs dans 14 cas. Cinq prélèvements sur quatorze ont trouvé des entérobactéries du groupe trois (Enterobacter. sp notamment) naturellement résistantes à l’association amoxicilline-acide clavulanique mais sensible aux céphalosporines de troisième génération. Un germe multi-résistant a été trouvé dans un seul cas. Aucun germe anaérobie ou champignon n’a été mis en évidence. Au total 91 % des bactéries étaient sensibles aux céphalosporines de troisième génération, et seulement 66 % à l’association amoxicilline-acide clavulanique.DiscussionIl s’agit à notre connaissance de la première étude s’intéressant spécifiquement à la bactériologie des noyades en eau de mer. Les études sur les noyades en eau douce ont trouvés une forte proportion de germes multi-résistant[2,3]. Dans cette série, excepté unPseudomonas aeruginosales germes responsables de pneumonie chez les noyés en mer présentent peu de résistance naturelle, cependant on peut voir que l’association amoxicilline-acide clavulanique peut parfois être mise en défaut (présence de cinq entérobactéries du groupe 3). Au vu de ces résultats, une céphalosporine de troisième génération semble être le plus appropriée pour le traitement probabiliste d’une pneumonie chez un noyé en mer dans la région niçoise. Il ne paraît pas nécessaire d’élargir le spectre à une uréïdo- ou une carboxi-penicilline avec inhibiteur des bêta-lactamase.