ObjectifsLe contrôle de la glycémie en réanimation est l’objet de nombreuses controverses. En France, il n’existe pas de donnée sur l’adhésion aux recommandations.Type d’étudeÉtude ancillaire d’une enquête un jour donné faite entre janvier et mai 2009.Patients et méthodesLors d’un audit réalisé dans 66 unités de réanimation, les données concernant l’existence d’un protocole de contrôle glycémique et son application ont été recueillies par des internes.RésultatsLe jour de l’audit, un protocole formalisé de contrôle glycémique a été identifié pour 89 % des patients hospitalisés dans les 66 unités du réseau. Six [4–9] mesures de la glycémie ont été réalisées par patient, soit un total de 3645 mesures sur l’ensemble des sites. La médiane de glycémie la plus haute était de 1,6 g/L [1,4–2,1]. Une hypoglycémie (< 0,8 g/L) et une hyperglycémie (> 1,4 g/L chez les non-diabétiques et > 1,8 g/L pour les diabétiques) ont été observées chez 81 (15 %) et 326 (58 %) patients, respectivement. Deux (0,36 %) hypoglycémies sévères (< 0,4 g/L) ont été notées. Les facteurs associés à l’application du contrôle glycémique étaient : score de défaillance d’organe élevé, choc électrique externe en urgence, ventilation mécanique, surveillance de pression intracrânienne, corticothérapie et ratio patients/IDE inférieur à 2,5. Le seul facteur associé au risque d’hypoglycémie était la défaillance hépatique.DiscussionDes protocoles de contrôle glycémique sont présents dans plus de 80 % des services de réanimation, mais leur suivi est imparfait. Néanmoins, la glycémie médiane respecte les recommandations actuelles. L’hypoglycémie sévère est un événement très rare en réanimation.