ObjectifFaire le point sur la prise en charge de la fibrillation atriale lors de la phase périopératoire, à la lumière des données récentes en cardiologie médicale et en anesthésie–réanimation.Source de donnéesAnalyse par Medline des articles de langue anglaise et française concernant les troubles du rythme et en particulier la fibrillation atriale. Les données ont été analysées séparément selon le contexte : cardiologique ou périopératoire (ou en réanimation).Sélection des travauxOnt été sélectionnées des études prospectives principalement mais aussi rétrospectives et quelques méta-analyses. Les cas cliniques très didactiques ont été également inclus.Extraction des donnéesLes articles ont été analysés selon : 1. le contexte (médical ou périopératoire) ; 2. l’intérêt thérapeutique (rythmologique ou à visée antithrombotique).ConclusionLa fibrillation atriale (FA) est le trouble du rythme le plus fréquent. Lors de la phase périopératoire, la FA pose de nombreux problèmes. Les deux plus fréquents sont : 1. la prise en charge des patients en FA et sous anticoagulants (AC) au long cours ; 2. le passage en FA de novo en postopératoire. Comme en cardiologie médicale, la crainte du praticien est dominée par deux risques essentiels : la mauvaise tolérance hémodynamique et la survenue d’accidents thromboemboliques, catastrophiques sur le plan fonctionnel. La prise en charge périopératoire des patients doit être guidée par les recommandations disponibles en cardiologie, en gardant à l’esprit deux éléments spécifiques à cette situation : dans ce contexte, les épisodes de FA aiguës (de novo) sont souvent brefs ; de plus, le risque hémorragique d’une anticoagulation efficace peut être majeur dans ces situations. Le traitement, anti-arythmique et AC, doit donc faire l’objet d’une analyse bénéfice–risque, individualisée pour chaque patient.