PréalableLe bloc du nerf fémoral a été proposé pour l’analgésie préhospitalière des traumatismes du fémur.MéthodesEnquête de pratique observationnelle. Toutes les suspicions de fractures fémorales prises en charge en préhospitalier et ayant bénéficié d’un bloc fémoral sont incluses prospectivement. Les médecins étaient libres de choisir la technique de bloc (fémoral paravasculaire [BFPV], neurostimulation [BFNS], ou bloc du fascia iliaca [BFI]), comme l’anesthésique local. La douleur est mesurée à l’aide d’une échelle verbale simplifiée (EVS) (0–4) à trois temps : avant le bloc (T0), dix minutes après (T1), à l’arrivée aux urgences (T2). Paramètres enregistrés : démographie, diagnostic final du traumatisme, technique du bloc, anesthésique local et dosage, incidents et complications.RésultatsCent-sept blocs sont enregistrés. Quatre-vingt-six pour cent sont réalisés par des anesthésistes qui ne représentent que 50 % des effectifs médicaux. La douleur a diminué de T0 à T1 et de T0 à T2 dans l’ensemble de la cohorte et dans chaque sous-groupe de technique (huit BFPV, 36 BFNS, 63 BFI). Deux blocs dans le sous-groupe BFI ont requis une réinjection pour être efficaces. Dix échecs sont survenus (huit BFI et deux BFNS). Parmi ces dix échecs, deux avaient été classés initialement à tort comme succès. Deux blocs (BFNS) apparemment réussis se sont révélés inefficaces en raison de la localisation du traumatisme hors du territoire fémoral. Aucune complication n’est relevée.ConclusionLe bloc fémoral est une technique applicable en routine préhospitalière. Il reste trop peu utilisé par les médecins non anesthésistes dont la formation doit être améliorée.