Objectifs. –Évaluer chez des sujets à risque et dans des conditions cliniques habituelles l'efficacité à 24 heures et le coût d'un algorithme de traitement prophylactique et curatif des nausées–vomissements postopératoires (NVPO).Type d'étude. –Prospective et descriptive lors d'un programme d'assurance qualité (PAQ).Méthodes. –La nature et l'efficacité du traitement prophylactique et curatif des NVPO ont été évaluées à la 24eheure après chirurgie sous anesthésie générale à haut risque, 1 et 15 mois après la mise en place d'un protocole fondé sur un algorithme thérapeutique prophylactique et curatif élaboré lors d'un PAQ. Un score de risque fondé sur le type de chirurgie et le terrain déterminait la nature de la prophylaxie simple (dropéridol 1,25 mg) ou double (dropéridol 1,25 mg + ondansétron 4 mg) en injection unique. Le surcoût induit a été évalué à partir des données de l'étude et du prix des médicaments.Résultats. –La mise en place du PAQ a permis une réduction de moitié de la survenue des NVPO à 24 heures (47,7 % des 109 patients évalués fin 1999 et 24,5 % des 102 de ceux en 2001) mais avec deux fois plus de prophylaxie (32,1 vs 75,5 %). Le nombre de sujets à traiter selon le protocole pour éviter un épisode de NVPO (NNT) a atteint 1,8 chez ces sujets à haut risque. Cependant, le risque relatif de souffrir de NVPO n'a été réduit que de 66 % par la double prophylaxie en 2001 et 22,5 % des sujets continuaient à manifester des NVPO malgré cette dernière. Le risque relatif de NVPO en l'absence de prophylaxie a spontanément diminué de 25 % (54 vs 40 %). Quinze mois après la mise en place, 43,1 % des sujets recevaient une prophylaxie conforme aux recommandations. L'administration d'un traitement curatif a peu varié en 2001 (63,4 vs 68 %), mais sa conformité aux recommandations a été multipliée par 5 (47 vs 9,1 %). La dépense globale liée au traitement curatif et prophylactique des patients évalués a été multipliée par 3,5 (55 € pour 109 patients vs 190 € pour 102 patients).Conclusion. –La mise en place du protocole a permis une réduction des NVPO tardives (survenant après la sixième heure postopératoire) moindre que celle décrite dans la littérature pour un surcoût très supérieur. Ces résultats suggèrent que dans les conditions cliniques habituelles, l'efficacité des prophylaxies antiémétiques peut être moindre que celle obtenue lors de grands essais randomisés, justifiant ainsi la réalisation de PAQ.