Objectif. –Analyser les facteurs de risque d’éclampsie chez les patientes porteuses d’une prééclampsie.Type d’étude. –Enquête, cas témoin.Patientes et méthodes. –Étude réalisée à l’hôpital universitaire de Monastir entre le 1erjanvier 1995 et le 30 juin 2000 pour déterminer les facteurs de risque d’éclampsie. Les cas d’éclampsie ont été comparés à un groupe témoin de prééclampsie constitué sur la base d’un ratio de 2/1. Une analyse univariée a été réalisée pour déterminer la relation d’un seul facteur de risque avec la survenue d’éclampsie. Par la suite, une analyse multivariée a été effectuée en étudiant l’effet de plusieurs facteurs de risque associés afin de contrôler les facteurs de confusion.Résultats. –Un total de 41 cas d’éclampsie a été observé au cours de la période d’étude, correspondant à un taux de 1,87 pour 1000 accouchements. Les crises ont eu lieu à domicile dans 59 % des cas. L'analyse univariée a mis en évidence comme facteurs de risque d’éclampsie les paramètres suivants : hypertension artérielle systolique (≥ 160 mmHg) et diastolique (≥ 110 mmHg), céphalées, troubles visuels, réflexes ostéotendineux vifs, protéinurie ≥ 3 croix ou ≥ 3 g/jour, uricémie ≥ 350 μmol/l, créatininémie >100 μmol/l et aspartate aminotransférase > 30 UI/l. Les antécédents d’avortement ont été un facteur protecteur contre la survenue d’éclampsie. En analyse multivariée, seuls les réflexes ostéotendineux vifs et l’hyperuricémie ont été retenus prédictifs d’éclampsie.Conclusion. –Une amélioration de la qualité de la prise en charge de la grossesse ciblée, aussi bien sur la détection de prodromes d’éclampsie que sur le dépistage de la prééclampsie, devrait permettre une réduction de l’incidence de l’éclampsie.