Objectif. –Déterminer au niveau d’un pays les facteurs associés à la cœlioscopie en chirurgie digestive.Type d’étude. –Enquête nationale sur un échantillon représentatif (trois jours d’anesthésie).Méthodes. –Analyses univariées et multivariées des données recueillies par l’enquête de la Sfar de 1996, relatives à 2847 anesthésies pour cholécystectomie, appendicectomie, ou cure de hernie inguinale.Résultats. –Les facteurs indépendants associés à l’utilisation de la cœlioscopie étaient : dans les cholécystectomies : l’âge (moins fréquente au-delà de 71 ans : AOR 0,4), le sexe (plus fréquente chez la femme : AOR 1,7), une classe ASA ≥ 3 (AOR 0,5), un établissement privé (AOR 2,0), une programmation avant la veille au soir (AOR 4,8) et l’utilisation d’un « circuit fermé » pour l’anesthésie (AOR 1,6) ; dans les appendicectomies : un âge > 15 ans (fréquence doublée), le sexe féminin (AOR 2,1), un établissement privé (AOR 2,7), la programmation (AOR 2,1), une durée d’intervention prolongée (AOR 8,4), l’intubation trachéale (AOR 16,7) et le « circuit fermé » (AOR 2,7) ; dans les cures de hernie inguinale : une classe ASA ≥ 3 (AOR 0,4), un établissement privé (AOR 3,4), une durée prolongée (AOR 5,6) et l’intubation trachéale (AOR 21,6). L’association avec le « circuit fermé » a été confirmée pour les anesthésies générales ayant comporté un agent volatil (AOR 1,5). Pour les trois interventions, la pratique ambulatoire était exceptionnelle et ne concernait que les laparotomies. Les anesthésies locorégionales ne s’observaient pratiquement que dans les cures de hernie inguinale et ne concernaient également que les laparotomies.Conclusion. –L’étude a confirmé, en la quantifiant au niveau national, la fréquence plus élevée de la cœliochirurgie chez les patients d’âge moyen, de sexe féminin (sauf pour les cures de hernie inguinale), sans comorbidité importante, opérés dans des établissements privés. Pour les appendicectomies et les cures de hernie inguinale, la cœlioscopie était associée à un allongement de la durée d’intervention et à un changement de technique anesthésique, avec intubation trachéale pratiquement systématique. Dans toutes les interventions, elle était associée au « circuit fermé », reflet d’un équipement anesthésique plus récent, indépendamment du statut public ou privé de l’établissement.