IntroductionRaccourcir la durée d’antibiothérapie, en préservant son efficacité, permet de diminuer la consommation d’antibiotiques (ATB), diminution indispensable pour lutter contre l’émergence de bactéries multirésistantes. Les indications de traitements supérieurs à 7 jours sont devenues exceptionnelles. Par ailleurs, la réévaluation de l’antibiothérapie à 48–72 h ainsi que la justification des traitements supérieurs à 7 jours sont deux éléments importants dans le bon usage des ATB. Le Contrat d’Amélioration de la Qualité et de l’Efficience des Soins (CAQES) impose aux établissements de santé (ES) d’évaluer le taux de justification pour les traitements supérieurs à 7 jours L’objectif de ce travail est de répondre à cet indicateur au sein de 4 ES d’un même GHT.Matériels et méthodesL’évaluation rétrospective a été menée à l’aide d’une grille standardisée, basée sur celle de l’OMEDIT Pays de Loire. Chaque ES devait inclure 30 patients traités par une antibiothérapie de plus de 7 jours. Les durées d’antibiothérapies de référence sont celles proposées par la SPILF.RésultatsD’avril à juillet 2019, 116 dossiers ont été évalués, répartis sur les 4 ES. Parmi les 116 patients, 35 sont traités pour des indications hors propositions de la SPILF et n’ont pas été évalués dans le cadre de ce travail. Les pourcentages d’antibiothérapies de plus de sept jours non justifiés varient : ES1 : 21,1 % (n = 4 sur 19 dossiers), ES2 : 57,1 % (n = 16 sur 28), ES3 : 75 % (n = 18 sur 24) et ES4 : 10 % (n = 1 sur 10). Les indications les plus fréquemment retrouvées dont la durée l’antibiothérapie est longue et non justifiée sont : pneumopathie aiguë communautaire, dermo-hypodermites dont l’érysipèle et pyélonéphrite aiguë traitée par fluoroquinolones (FQ) ou bêtalactamines par voie injectable. En parallèle, l’association amoxicilline-acide clavulanique, le sulfaméthoxazole–triméthoprime, les FQ et la ceftriaxone font partie des ATB prescrits les plus fréquemment avec une durée de plus de 7 jours non justifiée.ConclusionLe taux de justification d’une antibiothérapie supérieure à 7 jours est faible et très variable entre les ES, soulignant l’intérêt de ce travail. La dispersion des taux peut s’expliquer notamment par la diversité des programmes locaux de bon usage des ATB et l’hétérogénéité du temps dédié aux équipes multidisciplinaires en antibiothérapie. Les situations cliniques (ex. infections respiratoires) et les molécules (ex. amoxicilline–clavulanate) les plus concernées ont été détectées, permettant d’orienter et d’harmoniser la politique de bon usage des ATB à l’échelle du GHT. Le taux d’antibiothérapie supérieur à 7 jours étant un indicateur indispensable au bon usage des ATB, ce travail sera poursuivi dans chacun des ES après mise au point méthodologique et sera également proposé aux autres ES du GHT.