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Breaking news : interruption de la transmission indigène du paludisme à Mayotte

Auteurs : Lepère JF1, Collet L1, Henry S2, Rabarison P2
Affiliations : 1CH de Mayotte, Mamoudzou, Mayotte2ARS Mayotte, Mamoudzou, Mayotte
Date 2020 Septembre, Vol 50, Num 6, Supplement, pp S145-S146Revue : Médecine et maladies infectieusesDOI : 10.1016/j.medmal.2020.06.308
MISC2-07
Résumé

IntroductionSitué dans l’Océan indien, le département de Mayotte est l’une des îles de l’archipel des Comores caractérisé par une transmission endémique du paludisme, quasi exclusivement àPlasmodium falciparum. Les vecteurs principaux sontAnopheles gambiaeetAnopheles funestus. Confrontées fin 2001 à une augmentation régulière de la morbi-mortalité palustre, les autorités sanitaires de l’île ont mis en place un nouveau plan de lutte antipaludique. Depuis 2002, les moyens diagnostiques et thérapeutiques ont été améliorés. Une notification des cas visant l’exhaustivité a été mise en place et la lutte antivectorielle renforcée. Notre objectif est de décrire l’impact de cette relance de la lutte contre le paludisme sur l’île.Matériels et méthodesNous avons colligé les fiches de notifications de tous les cas de paludisme établies de 2002 à 2019 par les médecins et les biologistes de Mayotte. Est considéré comme un cas acquis localement, tout accès palustre survenu chez une personne déclarant ne pas avoir séjourné, au cours des 3 mois précédents, dans une zone de transmission du paludisme extérieure à Mayotte.RésultatsDe 2002 à 2019, 4817 cas acquis localement ont été signalés à Mayotte où l’incidence annuelle est passée de 10,3‰ en 2002 (1649 cas) à 0,01‰ en 2019 (4 cas). Sur cette période, 1857 cas importés ont été observés. Depuis 2010, l’incidence des cas acquis localement est inférieure à 1‰. Depuis 2017, leur nombre est inférieur à 10 par an et décroît régulièrement (9 cas en 2017, 5 en 2018 et 4 en 2019). La répartition temporospatiale de ces rares cas acquis localement suggère qu’il s’agit de cas introduits et non de cas indigènes. L’étude du profil génotypique des souches plasmodiales des cas localement acquis observés en 2017 et 2018 confirme qu’il s’agit certainement de cas introduits en lien avec des cas importés de l’Union des Comores voisine. Le dernier cas acquis localement a été notifié à Mayotte en mai 2019. Eu égard aux caractéristiques du cycle des plasmodies, à l’absence d’immunité palustre de la population mahoraise et à la longévité des vecteurs anophéliens, il est légitime à ce jour de penser que la transmission indigène du paludisme est interrompue à Mayotte.ConclusionL’arrêt de la transmission indigène du paludisme semble être un fait acquis à Mayotte. Cette première victoire sur le chemin de l’élimination de la maladie sur l’île a été remportée grâce à une lutte continue depuis 2002. Malheureusement l’équilibre est fragile et le territoire reste en permanence menacé d’une reprise de la transmission via des cas importés des pays voisins. Il est plus que temps de développer un plan local pour prévenir ce risque et de mettre en oeuvre une politique proactive de coopération régionale dans la lutte contre le paludisme.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Lepère JF, Collet L, Henry S, Rabarison P. Breaking news : interruption de la transmission indigène du paludisme à Mayotte. Médecine et maladies infectieuses. 2020 Sep;50(6):S145-S146.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 30/08/2020.


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