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Gestion d’une épidémie de COVID-19 dans 3 centres d’hébergement collectif et de soins pour personnes précaires

Auteurs : Rolland S1, Rouzaud C2, Wicky-Thisse M2, Vargas-Gomez M2, Le Teurnier M2, Laconde C2, Pasquet-Cadre A2
Affiliations : 1AP–HP, Paris, France2Samusocial de Paris, Paris, France
Date 2020 Septembre, Vol 50, Num 6, Supplement, pp S70-S70Revue : Médecine et maladies infectieusesDOI : 10.1016/j.medmal.2020.06.136
COVID-21
Résumé

IntroductionDepuis l’émergence du SARS-CoV-2, la pandémie COVID-19 est responsable de 376 427 décès (ECDC). Les personnes précaires, sujettes aux comorbidités multiples et déséquilibrées, présentent des facteurs de risque pour des formes graves de COVID-19 et peu d’études les concernant ont été publiées. Les lits haltes soins santé (LHSS) accueillent des personnes en situation de précarité et sans domicile fixe, nécessitant des soins aigus sans justifier d’une hospitalisation. Il s’agit d’établissements médico-sociaux permettant une prise en charge pluridisciplinaire ne pouvant excéder 30 lits. Notre objectif est de décrire les clusters de cas COVID-19 et leur gestion dans 3 de nos LHSS.Matériels et méthodesEtude descriptive d’une cohorte dans 3 LHSS. L’ensemble des hébergés majeurs de ces structures, ont été inclus entre le 8 mars (date du premier cas diagnostiqué) et le 4 mai 2020 (dernier cas diagnostiqué) et catégorisés COVID-19 positif ou négatif selon des critères cliniques ou virologiques ou radiologiques. Les données sociodémographiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques sont recueillies à partir des dossiers médicaux.RésultatsSoixante-dix-huit hébergés ont été inclus, d’âge moyen 53 ans dont 19 individus avec un âge supérieur à 65 ans et 74 hommes (94,9 %). Sept (9 %) présentaient un diabète insulinodépendant non équilibré, 6 (8 %) une immunodépression, 12 (19,7 %) une pathologie respiratoire chronique et 8 (10,3 %) une obésité. Trente-trois ont eu un diagnostic COVID-19 confirmé par PCR (taux d’attaque 42,3 %) et 11 sont des cas possibles, suspectés sur la clinique sans réalisation de PCR soit un taux d’attaque probable à 56,4 %. Parmi ces cas probables, 22 (50 %) ont nécessité une hospitalisation, et 4 sont décédés, soit une létalité de 9,1 %. Parmi les cas diagnostiqués, la fièvre isolée était le symptôme le plus fréquent (40 individus, 90,9 %) souvent associée à des signes respiratoires (13 individus, 29,6 %). Les défis dans les centres ont été la mise en place des protocoles d’hygiène avec répartition des cas, contacts et individus sains sur des étages distincts, isolement des cas probables et confirmés, formation du personnel, formation des hébergés aux gestes barrière, adaptation des soins habituels et réductions des risques de sevrage notamment. Malgré ces mesures exceptionnelles pour nos structures, l’impact psychique et somatique a été réel chez le personnel comme les hébergés, dont le suivi médicosocial prévu a été modifié, pouvant majorer l’impact indirect du COVID-19 chez ces personnes vulnérables.ConclusionDans ces clusters de cas, le taux d’attaque apparaît élevé liés aux conditions d’hébergement collectif et au confinement responsables d’une promiscuité prolongée. La létalité apparaît élevée, vraisemblablement en lien avec l’âge des individus et les comorbidités. Ces données confirment la grande vulnérabilité de nos publics face au SARS-COV-2.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Rolland S, Rouzaud C, Wicky-Thisse M, Vargas-Gomez M, Le Teurnier M, Laconde C, Pasquet-Cadre A. Gestion d’une épidémie de COVID-19 dans 3 centres d’hébergement collectif et de soins pour personnes précaires. Médecine et maladies infectieuses. 2020 Sep;50(6):S70-S70.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 28/01/2021.


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