IntroductionLes bactériémies sont des infections fréquentes. L’objectif de notre étude est de décrire les variations de pratiques dans la gestion des bactériémies et fongémies par des infectiologues en France et en Allemagne.Matériels et méthodesCette enquête est basée sur les résultats d’une enquête ESCMID internationale basée sur internet, ouverte de décembre 2016 à février 2017. Tous les spécialistes hospitaliers en maladies infectieuses, séniors ou juniors, donnant au moins une fois par semaine des conseils en antibiothérapie pour des hémocultures positives pouvaient participer. Leurs pratiques étaient évaluées à l’aide de six vignettes cliniques présentant une bactériémie ou une fongémie à différents agents pathogènes.RésultatsCent quatre-vingt seize professionnels ont participé (125 en Allemagne et 71 en France). Des conseils systématiques pour des hémocultures positives étaient plus souvent disponibles en Allemagne (73 % [81/111] contre 56 % [37/66],p = 0,004). En Allemagne, le professionnel fournissant l’avis était plus souvent un microbiologiste ou un pharmacien (41 % [51/125] versus 18 % [13/71],p = 0,001 et 14 % [17/125] versus 4 % [3/71],p = 0,037 respectivement) et en France, un spécialiste en maladies infectieuses (45 % [32/71] versus 34 % [42/125],p = 0,11). Les participants allemands avaient moins tendance à proposer systématiquement un relais par voie orale. Ils proposaient moins de bithérapies pour la gestion des bactériémies ; par exemple, pourE. faecalis(64 % [47/73] versus 43 % [23/54],p = 0,015),E. coliBLSE (94 % [65/69] versus 67 % [36/54],p < 0,001) etP. aeruginosa(76 % [48/63] versus 37 % [19/52],p < 0,001). Dans l’ensemble, la prise en charge des bactériémies à SARM et des candidémies était plus souvent conforme aux recommandations IDSA en France qu’en Allemagne.ConclusionNotre étude montre qu’il existe de grandes variations entre deux pays voisins concernant la gestion des bactériémies. Des recommandations internationales concernant la gestion des bactériémies sont nécessaires.