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« Scedosporiosis Observational Study » (S.O.S.) : étude nationale française (2005–2017)

Auteurs : Bronnimann D1, Dromer F2, Garcia-Hermoso D2, Lanternier F1
Affiliations : 1Hôpital Necker-Enfants-malades, Paris, France2Institut Pasteur, Paris, France
Date 2018 Juin, Vol 48, Num 4, Supplement, pp S2-S2Revue : Médecine et maladies infectieusesDOI : 10.1016/j.medmal.2018.04.027
COL01-4
Résumé

IntroductionLes scédosporioses invasives sont des infections fongiques particulièrement sévères dues àLomentospora prolificansetScedosporium spp.Nous rapportons ici les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et mycologiques de ces infections en France.Matériels et méthodesLes cas prouvés ou probables survenus entre 2005 et 2017 étaient colligés via un réseau national d’hôpitaux. Une identification polyphasique des isolats était réalisée. Les données cliniques étaient recueillies via un questionnaire standardisé.RésultatsQuatre-vingt-onze épisodes étaient analysés (H/F : 2,9/1, âge médian : 60 ans [0–86]). Les principaux facteurs de risque sous-jacents étaient néoplasiques (hémopathie maligne ou cancer d’organe solide,n = 32), un contexte de traumatisme (n = 20), une transplantation d’organe solide (n = 15). Le site infecté dépendait du facteur de risque principal. Les principaux sites étaient musculosquelettiques ou cutanés (n = 27) et pleuropulmonaires (n = 18). Une dissémination survenait dans 33 % (n = 30) des cas, principalement chez les patients immunodéprimés. Les atteintes du système nerveux central (SNC) et cardiovasculaires étaient rapportées dans respectivement 40 % (n = 12) et 33 % (n = 10) des cas disséminés.Les principales espèces responsables étaientS. apiospermum(n = 47),S. boydii(n = 16) etL. prolificans(n = 14). Les autres espèces étaient peu fréquentes (S. aurantiacum :n = 2,Pseudallescheria ellipsoidea :n = 5,S. dehoogii :n = 4,S. minutosporum :n = 2,P. angusta :n = 1). Comparées aux infections àScedosporium spp., celles liées àL. prolificansétaient associées à l’existence d’une hémopathie maligne, d’une neutropénie et d’une dissémination. Comparé àS. boydii,S. apiospermumétait associé à l’existence d’une hémopathie maligne alors queSboydiiétait principalement isolé chez des patients transplantés d’organe solide et plus fréquemment responsable de fongémie.Une première ligne thérapeutique antifongique était prescrite dans 94 % des cas (voriconazole dans 84 %) et une chirurgie à but curatif effectuée dans 49 % des cas. La mortalité à trois mois était de 25 %, plus élevée en cas de dissémination ou d’infection àL. prolificans.ConclusionS.O.S. met en évidence la diversité des présentations des scédosporioses invasives, avec un contexte fréquent d’immunodépression et de dissémination. Si la fréquence des atteintes musculosquelettiques, cutanées ou du SNC ont déjà été rapportées, celle des infections cardiovasculaires était méconnue. L’espèce fongique (L. prolificansvsScedosporium spp.mais aussi au sein du complexeS. apiospermum) varie selon la population à risque, la présentation clinique et le pronostic, soulignant la nécessité d’une identification d’espèce précise pour une prise en charge thérapeutique optimale.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Bronnimann D, Dromer F, Garcia-Hermoso D, Lanternier F. « Scedosporiosis Observational Study » (S.O.S.) : étude nationale française (2005–2017). Médecine et maladies infectieuses. 2018 Juin;48(4):S2-S2.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 06/06/2018.


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