Introduction et objectifsDécrire les aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques et thérapeutiques de la splénomégalie palustre hyperimmune (SPH), phase d’état d’un syndrome d’hyperréactivité immune spécifique de l’infection palustre.Matériels et méthodesÉtude rétrospective multicentrique de 10 cas de SPH, définie par une splénomégalie, une sérologieP. falciparumfortement positive et une guérison après traitement curatif antipaludique approprié.RésultatsLe ratio hommes/femmes était de 4 et l’âge moyen était de 36,7 ans (ext. : 13-70 ans). 6 patients sur 10 étaient d’origine africaine, 3 français et 1 australien. Tous avaient vécu en zone d’endémie palustre avec des séjours de durée allant de 14 mois à 48 ans. Le délai moyen entre le départ de la zone d’endémie et le diagnostic était de 17,65 mois (ext. : 24 h-10 ans). La fièvre était présente chez 3 patients et la splénomégalie était douloureuse chez 3 patients. 2 patients avaient été splénectomisés avant le diagnostic et avaient présenté un accès palustre 3 et 8 semaines après la chirurgie. Tous les patients guérissaient après un traitement antipaludique curatif (quinine, chloroquine, méfloquine, doxycycline, atovaquone-proguanil, fansidar), dont 5 d’une durée classique n’excédant pas 7 jours.ConclusionLa SPH est une entité rare qui guérit après traitement antipaludique curatif classique, la splénomégalie régressant en quelques mois. En cas de réexposition palustre, une prophylaxie est nécessaire pour éviter la récidive.