Introduction et objectifsOn peut comparer la prise en charge des infections sévères de prothèses avec celle des tumeurs osseuses (récidives, perte tissulaire majeure). Après débridement large et chirurgie « carcinologique », la reconstruction articulaire peut alors être délicate du fait de la perte osseuse. Il existe en orthopédie tumorale, des prothèses de reconstruction massives qui permettent de s’affranchir du défect osseux, mais jusqu’à présent, en France, Celles-ci n’étaient pas utilisées dans le sepsis.Matériels et méthodesNous rapportons les 3 premiers cas d’infections de prothèses compliquées traitées en France, au CHU de Limoges, par l’utilisation de prothèses tumorales modulaires recouvertes d’ions d’argent.RésultatsIl s’agissait de sepsis de prothèses (hanche : 2, genou : 1) récidivants avec des germes multiples et/ou multi-résistants. Il y avait eu un échec des traitements conventionnels. La prise en charge comportait une reprise en 2 temps avec la mise en place d’un spacer et une antibiothérapie par voie systémique. L’indication de la prothèse massive reposait dans tous les cas sur la destruction osseuse importante liée à la sévérité du sepsis. L’utilisation d’une prothèse revêtue d’ions argent a l’avantage de prévenir la récidive de l’infection grâce à ses propriétés antibactérienne (Gosheger, Biomaterials, 2004). L’emploi d’un système prothétique innovant (MUTARS®Tumorsystem, IMPLANTCAST, Buxtehude, Allemagne) s’est fait dans le cadre de la prise en charge multidisciplinaire de l’infection osseuse. Le suivi des patients avec un minimum de 2 ans montre une reprise d’autonomie pour tous les patients et l’absence de récidive du sepsis.ConclusionL’emploi de ces prothèses tumorales permet dans des cas bien particuliers de traiter des patients dont le pronostic fonctionnel est sombre en rapport avec une lyse osseuse importante.