Introduction et objectifsDécrire la composition corporelle de femmes infectées par le VIH et la comparer à celle de femmes non infectées. Étudier les facteurs associés à un index de répartition de la masse grasse (IRMG) et à la densité minérale osseuse (DMO).Matériels et méthodesÉtude transversale comparative de la composition corporelle de 160 femmes VIH (dont 139 traitées) et 214 femmes non infectées. Paramètres étudiés : stade de l’infection, durée de séropositivité, durée de traitement, nadir des CD4, taux de CD4, charge virale, temps d’exposition à chaque molécule antirétrovirale ; données de composition corporelle : DMO corps entier et L2-L4, masse grasse (MG) du tronc, des membres inférieurs (MI) et du corps entier, IRMG (% mg tronc/%MG MI), masse maigre des MI et du corps entier.RésultatsLes femmes infectées par le VIH ont une DMO plus basse que les femmes non infectées à tous les sites de mesure. Les femmes VIH traitées ont une DMO L2-L4 plus basse que les femmes VIH non traitées (1,10vs1,18 g/cm2;p = 0,05). 8,7 % des femmes VIH traitées ont une ostéoporose, 38 % ont une ostéopénie. L’IRMG des femmes VIH traitées est supérieur à celui des femmes VIH non traitées (1,12vs0,93 ;p = 0,01)) et à celui des femmes non VIH (1,12vs0,84 ;p < 0,05). En analyse multivariée, seuls l’infection par le VIH et le fait d’être traité sont des facteurs associés à un IRMG supérieur à 1. Aucun lien n’est objective entre la DMO et un IRMG supérieur à 1.ConclusionCe travail confirme l’existence de troubles de la répartition de la masse grasse et d’une déminéralisation osseuse chez les femmes VIH. Il n’objective pas de relation entre la DMO et les modifications de la répartition de la masse grasse. Il propose une valeur seuil d’IRMG (> 1) signifiant une lipodystrophie densitométrique.