Introduction et objectifsL’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est un facteur indépendant de mortalité au cours de l’infection VIH. Le bosentan, un antagoniste des récepteurs de l’endothéline, semble particulièrement efficace dans l’HTAP associée à l’infection VIH (HTAP-VIH). Nous décrivons les effets à long terme du bosentan administré en première intention à des patients non sélectionnés ayant une HTAP-VIH.Matériels et méthodesLes données de tous les patients HTAP-VIH consécutifs, en classe fonctionnelle (CF) NYHA II-IV, traités par bosentan en première intention entre 5/2002 et 7/2007 ont été analysées. Le statut VIH, la distance parcourue au test de marche de 6 minutes (DM6’) et les paramètres hémodynamiques mesurés par cathétérisme cardiaque droit ont été évalués avant traitement, après 4 mois puis tous les 6-12 mois.Résultats59 patients (63 % hommes, âge moyen 40 ans, 83 % sous HAART, charge virale indétectable chez 51 %, CD4 437 ± 574/mm3). À 4 mois, la DM6’ a augmenté de 358 ± 98 à 435 ± 89 m et les résistances vasculaires pulmonaires ont diminué de 737 ± 328 à 476 ± 302 d.s.cm−5. À la dernière évaluation (29 ± 15 mois), la DM6’ et les paramètres hémodynamiques sont restés stables. Chez 10 des 59 patients, les paramètres fonctionnels ethémodynamiques se sont normalisés. À la dernière évaluation, ces 10 patients étaient en CF NYHA I avec une DM6’ de 532 ± 52 m. La survie globale était de 93,86 et 66 % à 1, 2 et 3 ans. Le profil de tolérance du bosentan, associé au HAART a été bon, sans impact délétère sur le contrôle du VIH.ConclusionCes résultats confirment le bénéfice à long terme du bosentan dans l’HTAP-VIH. Une normalisation hémodynamique, constaté chez des 10 des 59 patients traités, est tout à fait exceptionnelle dans l’HTAP.