Introduction et objectifsLa survie des patients atteints de leucoencéphalite multifocale progressive (LEMP) s’est accrue à l’ère des combinaisons antirétrovirales (ARV), par le biais d’une restauration de l’immunité spécifique anti-virus JC (VJC). Cette étude évalue de façon rétrospective l’impact de la coinfection VIH-VHC sur la survie des patients atteints de LEMP.Matériels et méthodesEntre 1996 et 2007, 121 patients ont été traités à l’hôpital Bicêtre pour une LEMP dont 48 VIH+/VHC+ (gr. A) et 73 VIH+ /VHC- (gr. B). Tous ont reçu des ARV après le diagnostic de LEMP. Les données suivantes ont été étudiées : antécédents d’ARV, score CHARTER, taux de T CD4 et ARN-VIH plasmatique, scores nutritionnels, fonctions hépatiques et score de fibrose (FIB4).RésultatsAu diagnostic, les deux groupes sont identiques pour l’âge, l’indice de Karnofsky, les scores nutritionnels et le score CHARTER. Le taux médian de T CD4 est semblable dans le gr. A (83/μL, [IQR 20-186]) et dans le gr. B (70/μL, [24-126]). L’ARN-VIH est à 4,7 log copies/ml [3,5-5,2] dans le gr. Avs5,0 log copies/ml [4,2-5,3] dans le gr. B (p = 0,07). Le score FIB4 est plus élevé dans le gr. A (1,29, [0,83-2,25] que dans le gr. B (0,81, [0,59-1,19]) (p < 10−3). Onze des 51 décès observés au cours du suivi ne sont pas liés à la LEMP (7 dans le gr. A dont 2 sur cirrhose et 4 dans le gr. B). La probabilité de survie à 1 an est plus basse en cas de coinfection VHC (58 %vs77 %) (p = 0,03). À M6, 64 % et 73 % des patients ont un ARN-VIH indétectable (p = 0,36) et le taux de T CD4 est à 190/μL et 187/μL (p = 0,88), dans les groupes A et B respectivement.ConclusionConclusion : La co-infection VIH-VHC est un facteur défavorable en cas de LEMP. Ces résultats suggèrent une moins bonne restauration de l’immunité spécifique anti-VJC et/ou des lésions cérébrales plus sévères en cas de coinfection C.