La polyarthrite rhumatoïde (PR) et les traitements (TT) immunosuppresseurs favorisent la survenue des infections sur prothèse articulaire.Objectifs et méthodesDans le cadre de l’observatoire RATIO, une enquête nationale prospective a décrit l’histoire naturelle et les germes responsables d’infections bactériennes sur prothèse articulaire chez les patients sous anti-TNFα.RésultatsVingt-trois patients, âge moyen : 58,7 ans, sex-ratio F/H : 6,6 ont été inclus du 2/2004 au 2/2008 : 20 PR, 1 rhumatisme psoriasique, 1 arthrite chronique juvénile, 1 spondylarthrite ankylosante, évoluant depuis en moyenne 20,3 ans. Le dernier anti-TNF prescrit était l’infliximab (8 cas), l’adalimumab (7 cas) et l’étanercept (8 cas). Le délai moyen des symptômes après début de l’anti-TNFα était de 29,3 mois. Un immunosuppresseur était associé dans 21/23 cas (91,3 %). Le début était brutal dans 30 % des cas avec hémocultures positives dans 47 % des cas. L’infection concernait plus souvent le genou (13 cas) que la hanche (4 cas), la cheville (3 cas), les MTP (2 cas), le coude (1 cas), l’épaule (1 cas).Les germes isolés étaient le staphylocoque doré (SAMS [65,2 %], SARM [8,6 %] ), le staphylocoque blanc (13 %), l’entérocoque (4,3 %), le streptocoque (8,6 %),l’E. coli(4,3 %).Le traitement local comportait un lavage simple (16 cas), un changement de prothèse en un temps (3 cas), un changement de prothèse en 2 temps (7 cas). L’antibiothérapie était prescrite pour un durée moyenne de 75 jours (IV pendant 39 jours).Deux décès étaient attribués au sepsis. À 6 mois, seuls 26,3 % des patients étaient guéris. Une poussée de la maladie de fond dans 21,5 %.Un anti-TNFα a été repris dans 4 cas sans rechute après un délai moyen de 19 mois.ConclusionLes infections sur prothèse articulaire survenant chez des patients sous anti-TNFα sont souvent graves même si la répartition des germes ne diffère pas de celle décrite dans la littérature.