Les troubles de la coagulation sous inhibiteur de protéase sont un effet indésirable connu.Comme pour les autres patients contaminés depuis plus de 20 ans, les inhibiteurs de protéase sont nécessaires pour contrôler l’infection VIH des patients hémophiles.Cas cliniquePatient de 55 ans, hémophile A sévère, Facteur VIII < 1 % (FVIII), en traitement à la demande par du FVIII, co-infecté VIH-VHC depuis plus de 20 ans, guéri de l’infection VHC (1b) après une bithérapie en 2006. Traité par des antirétroviraux depuis 1993, il a bénéficié de treize lignes de traitements différentes.En échec virologique en Juin 2006, un traitement par Tipranavir/R est débuté qui, malgré l’obtention d’une charge virale indétectable, est arrêté à 1 mois devant la majoration franche des accidents hémorragiques spontanés – hématomes, hémarthroses – de localisation inhabituelle, plus de 2 par semaine, justifiant des injections de FVIII quasi quotidiennes.Sous Darunavir boosté associé à Epivir®, Viread®, Ziagen®et Etravirine, l’efficacité viro-immunologique était maintenue et les incidents hémorragiques moins fréquents 1,3 par semaine mais toujours inopinés et invalidants justifiant au moins 2 injections par semaine de FVIIILa substitution du Darunavir/R par le Raltégravir a permis de réduire la fréquence de ces incidents hémorragiques à 0,9/semaine associée à une consommation de FVIII réduite de 25 %. Cinq mois plus tard, l’efficacité immuno-virologique était maintenue : 32 % de CD4, 679/mm3, charge virale < à 40 copies.DiscussionDeux autres patients hémophiles sous inhibiteurs de protéase ont exprimé la même symptomatologie hémorragique floride (hématomes sous-cutanés, hémarthroses spontanées, hémorragies muqueuses diverses) sous ces anti-protéases. Aucun à ce jour n’a présenté d’hémorragie avec menace vitale. Leur évolution sera rapportée.