SituationLes pneumonies aiguës communautaires de l’adulte restent une préoccupation quotidienne des médecins en raison de leur fréquence et de leur gravité potentielle. Le diagnostic est difficile, et dans la majorité des cas une antibiothérapie probabiliste est débutée en l’absence de documentation microbiologique. Les sociétés savantes concernées ont renouvelé leurs recommandations thérapeutiques le 15 mars 2006, lors d’une conférence de consensus.MéthodeNous avons cherché à savoir si celles-ci étaient appliquées au moyen d’une étude rétrospective concernant la période du 1eravril 2006 au 1eravril 2007, en s’intéressant plus particulièrement aux pneumonies aiguës communautaires présumées bactériennes, non sévères, ayant nécessité une hospitalisation.RésultatsLes données recensées portent sur 89 patients immunocompétents dont le diagnostic de pneumonie était porté sur des arguments cliniques et radiologiques. Les résultats de notre enquête montrent que seulement 49 patients sur 89 (55 %) étaient traités en adéquation avec les nouvelles recommandations. L’analyse de ces résultats permet d’observer l’utilisation trop fréquente d’une association d’emblée, notamment par une bêta-lactamine avec une fluoroquinolone. Nous constatons également la sous utilisation de certains antibiotiques pourtant recommandés par la conférence de consensus. L’amoxicilline seul ou la pristinamycine par exemple n’ont jamais été utilisées parmi nos 89 patients.ConclusionÀ la lumière de ces résultats, nous concluons à une connaissance insuffisante des recommandations et des mécanismes de résistance des différents agents potentiellement impliqués. Nous suggérons une diffusion plus large accompagnée d’explications indispensables à la bonne compréhension de ces nouvelles recommandations.