Le programme national de lutte contre les infections nosocomiales (LIN) 2005-2008 comporte un axe « améliorer la qualité de la prise en charge du patient infecté », dans lequel la mise en place d’une politique de bon usage des antibiotiques (AB) est requise. L’analyse du bilan réglementaire des activités de LIN 2006 permet de faire un état des lieux national des recommandations de la circulaire de mai 2002, relative au bon usage des AB en établissements de santé (ES). Sur 2 786 ES ayant répondu au bilan, 73,3 % des ES ont créé une instance chargée d’impulser et de coordonner les actions en matière de bon usage des AB qui se réunit plus de 2 fois/an dans 65 % des cas. 54,4 % des ES ont désigné un référent en AB dont la spécialité est l’infectiologie ou la médecine interne dans 19 % des cas. Les protocoles d’AB de 1^reintention dans les principales infections étaient en place dans 55,4 % des ES et 93 % des services d’urgences (n= 467). Le nombre de protocoles mis en place après 2002 avait fortement augmenté (n= 105 entre 1999 et 2002,n= 1 137 entre 2003 et 2006). Les protocoles d’antibioprophylaxie chirurgicale étaient présents dans 91,2 % des ES ayant une activité chirurgicale ou gynéco-obstétricale (n= 1 101) avec une forte progression des ES depuis 2004 (n = 260 de 1991 à 2002,n= 744 de 2003 à 2006). 86 % avait des listes des AB disponibles mais 34,7 % des ES avait une liste à dispensation contrôlée avec une durée limitée. La formation des nouveaux prescripteurs était en place dans 26 % des ES tandis qu’une évaluation de la qualité de la prescription n’a été menée que dans 28 % des ES en 2006. La surveillance de la consommation des AB était en place dans 62 % des ES.DiscussionL’état des lieux montre que les actions sont encore très hétérogènes d’un ES à l’autre et que des actions doivent être renforcées.