Le CHU de Nancy a développé des actions à plusieurs niveaux pour le bon usage des antibiotiques : élaboration d’un référentiel, utilisation d’ordonnances nominatives et une consultation interservices, partenariat entre infectiologue et pharmacien. Cette équipe opérationnelle a été mise en place en février 2006. Après analyse des ordonnances nominatives par le binôme infectiologue-pharmacien, celui-ci intervient auprès des cliniciens si l’antibiothérapie n’est pas conforme au référential ou en l’absence de justification suffisante. L’équipe se rend dans les services. Après 20 mois, nous dénombrons 639 interventions qui ont ciblé certains mésusages, comme des antibiothérapies inadaptées aux situations cliniques ou aux données bactériologiques, des associations sans intérêt, voire antagonistes, une monothérapie dans des infections nosocomiales ou une absence de désescalade thérapeutique malgré une documentation bactériologique. En 2007, 90 % des avis émis a été accepté contre 64 % en 2006, 5 % a été refusé contre 9 % en 2006. Outre l’amélioration de la conformité des prescriptions, l’analyse des interventions montrequ’associée aux autres mesures, il y a un véritable impact sur la consommation des antibiotiques avec une baisse de 11 % (soit 253 853 euros) en 2006 et en 2007 de 11,3 % par rapport à 2006 (soit 228 305 €) ainsi qu’une relative stabilité en DDJ soit 88,46 DDJ/100 JH en 2007 contre 86,48 DDJ/100 JH en 2006. Les résultats obtenus montrent qu’il est possible d’influer de façon durable sur la consommation des antibiotiques. La poursuite de cette action doit être associée à un projet pédagogique d’information et de formation de l’ensemble des prescripteurs qui pourra aboutir à la mise en place d’une politique de contrôle des prescriptions mieux acceptée.