ObjectifÉvaluer les TEAF au cours d’épisodes de neutropénie fébrile en termes de molécules et doses utilisées, durées de traitement et survenue d’infections fongiques au cours du traitement.MéthodesÉtude prospective sur 3 mois à partir des dossiers médicaux des patients au décours d’un TEAF lors d’un épisode de neutropénie fébrile.Résultats56 patients (H/F = 0,86) soit 71 épisodes de TEAF ont été étudiés. L’âge médian était de 40 ans (3-76). 52 % des patients était traités pour une leucémie aigue myéloïde, 27 % avait reçu une allogreffe de moelle. Les TEAF en 1^religne étaient les suivants : amphotéricine B (19 %), amphotéricine B liposomale (aBl) (19 %) et caspofungine (62 %). À l’instauration du TEAF : 84 % des patients était fébriles (T °> 38 °C) et 65 % avait une neutropénie (neutrophiles < 500/mm³). Les durées médianes de fièvre malgré une antibiothérapie à large spectre et de neutropénie à l’instauration du TEAF étaient respectivement de 6,5 j [0-19] et de 12,5 j [0-58]. La diminution ou disparition de la fièvre sous traitement et avant sortie d’aplasie était observée dans 48 % des épisodes. Les raisons d’arrêt du TEAF étaient : sortie d’aplasie (56 %), suspicion AI (13 %), intolérance au traitement (8,5 %). Le diagnostic d’AI a été retenu chez 7 patients (10 % des épisodes) : 3 possibles, 4 probables, après une médiane de 7 (3-19) jours de traitement. 14 patients (25 %) sont décédés au cours ou au décours de l’étude (4 mois et demi après sa fin). La cause du décès était attribuable à l’AI chez un patient.ConclusionMême s’il n’est pas possible d’établir de lien entre l’utilisation prépondérante de la caspofungine et l’incidence élevée d’AI, ces données invitent cependant à la prudence quant à sa prescription exclusive en empirique au cours des neutropénies fébriles.