ContexteLes brûlures thermiques graves (> 25 % de surface totale brûlée) entraînent des modifications de la pharmacocinétique (PK) de nombreux produits, pouvant entrainer une augmentation de la clairance des médicaments, nécessitant d’augmenter la posologie de nombreux antibiotiques.MéthodeLa PK du linézolide (LZD) a été étudiée chez 8 patients avec brûlures sévèresversus8 volontaires sains appariés pour le sexe, le poids et l’âge. Les facteurs démographiques pour les patients et les volontaires étaient (valeurs moyennes ± écart-type) : âge 37,0 ± 11,1 ansversus37,6 ± 9,0 ; poids 64,0 ± 10,7 kgvs. 68,5 ± 9,4 ; sexe ratio 1/7vs. 1/7. Les patients avaient une surface brûlée totale de 41,0 ± 20,7 %. Une dose de 600 mg de LZD a été administrée en perfusion d’1 h ; des échantillons sang et urine ont été recueillis jusqu’à 72 h après administration et dosés par HPLC. Les paramètres PK ont été déterminés en analyse non compartimentale.RésultatsLes paramètres PK (valeurs moyennes ± écart-type) déterminés pour le LZD chez les patients et chez les volontaires sains ont été respectivement : ASC0-∞ 42,5 ± 24,0 mg.h/lvs. 98,1 ± 29,2 (p= 0,016), demi-vie 2,1 ± 1,0hvs. 4,8 ± 2,0 (p= 0,016) et Vss 50,8 ± 16,8 lvs. 39,6 ± 5,7) (p= 0,383). Les concentrations moyennes de LZD étaient inférieures au seuil de sensibilité (EUCAST ≤ 4mg/l) pourStaphylococcusaprès 4 h chez les patients et après 10 h chez les volontaires sains.ConclusionLa PK du LZD a été significativement modifiée chez les patients avec brûlures majeures comparativement aux volontaires sains. L’exposition au médicament, évaluée par l’ASC, a été réduite d’environ 50 % chez les brûlés. Pour un médicament à efficacité temps dépendant, il semblerait nécessaire d’adapter le schéma posologique chez les brûlés graves en augmentant par exemple la fréquence d’administration.