La faiblesse du plateau technique dans les pays à ressources limitées peut conduire à une mauvaise estimation de la fréquence des maladies à potentielle épidémiologique comme la rougeole.ObjectifLe but de ce travail était de déterminer la fréquence de la rougeole par le biais du laboratoire à partir des cas notifiés à la direction nationale de la Santé.MéthodeL’étude s’est déroulée du 1ermars 2004 au 28 février 2005 sur l’ensemble du territoire national. Le kit ENZYGNOST des laboratoires DADE BEHRING a été utilisé pour la recherche des anticorps IgM antivirus de la rougeole dans le sérum au laboratoire de référence de INRSP à Bamako. Un contrôle de qualité externe sur 10 % des échantillons a été fait à l’Institut Pasteur d’Abidjan en Côte d’Ivoire.RésultatsSur un total de 584 cas notifiés de rougeole, 154 avaient fait l’objet d’analyse de leur sérum. Les IgM anti-rougeole étaient présentes dans 86 cas (55,84 %). Parmi les échantillons testés négatifs ou indéterminés pour la rougeole, 62 avaient fait l’objet de la recherche d’IgM anti-rubéole et 16 cas (25,80 %) étaient positifs. Le sex ratio était de1,7 % en faveur du sexe féminin. Le taux de présence d’Ac IgM anti-rougeoleux le plus élevé a été enregistré dans la tranche d’âge de 5 à 7 ans.ConclusionLa prévalence de la rougeole semble être largement surestimé par le système de surveillance au Mali basé sur la définition clinique des cas. Nous recommandons la formation clinique des agents de santé à fin de réduire cette surestimation.