En Guyane française, histoplasmose àHistoplasma capsulatum var.capsulatumet tuberculose inaugurent le plus souvent le stade sida. Les séries d’histoplasmoses publiées sont cependant rares. Cette infection, mimant volontiers une tuberculose disséminée, est vraisemblablement sous-estimée du fait de ses difficultés diagnostiques.L’objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques de l’histoplasmose chez le patient infecté par le VIH, et d’aider à optimiser les investigations.Méthode200 patients VIH+ présentant une histoplasmose entre 1982-2007 ont été inclus rétrospectivement.Résultats92 % des patients n’étaient pas sous ARV. Les CD4 étaient < 100/mm3 dans 80 % des cas. La plupart des patients présentaient une fièvre, des adénopathies, des symptômes pulmonaires et digestifs. Les signes neurologiques et cutanéomuqueux étaient plus rares. Le plus souvent, les AST étaient modérément augmentées, les ALT normaux/subnormaux et les LDH ≥ 4 fois la normale. Le myélogramme avait amené le plus de diagnostics mais les cultures de tissus ganglionnaire et hépatique étaient les plus contributives. Le frottis cutanéo-muqueux était également rentable. 19,5 % des patients sont décédés dans le mois suivant le traitement. Un traitement présomptif a été institué dans 14,3 % des cas.ConclusionDans les zones d’endémicité, l’histoplasmose révèle souvent le stade sida chez des patients peu suivis et sévèrement immunodéprimés. Les frottis cutanés et les cultures fongiques sont rentables. En l’absence de test rapide et sensible, un traitement d’épreuve peut être indiqué compte tenu du risque létal. Ce travail met en exergue la nécessité de développer de nouveaux outils diagnostiques, en particulier pour les pays à faible revenu socioéconomique.