En dehors des chirurgies dentaire ou cardiaque, l’application d’une antibioprophylaxie a été proposée par de nombreuses recommandations lors de certains gestes portant sur les tractus ORL, respiratoire, digestif ou génito-urinaire et sur des tissus infectés. Cette revue a eu pour but de colliger les données de la littérature récente sur l’incidence des bactériémies observées lors de gestes tels que l’intubation trachéale, l’endoscopie bronchique souple, l’endoscopie digestive, l’échographie transœsophagienne, les gestes thérapeutiques œsophagiens, les accouchements, la chirurgie hystéroscopique, les césariennes ou les lithotrities. Au terme de cette revue, il apparaît clairement que les données disponibles sont peu nombreuses et parfois contradictoires. De plus, si une éventuelle corrélation entre le geste et la survenue d’une bactériémie se dégage, aucune étude n’a, à notre connaissance, définitivement établi un lien entre la bactériémie initiale et la survenue secondaire d’une endocardite infectieuse. Les facteurs de risque d’endocardite infectieuse, autres que ceux d’origine cardiaque ou bucco-dentaire, sont donc le plus souvent mal connus. Les preuves de l’intérêt d’une prophylaxie dans ces circonstances demeurent donc bien souvent incertaines.