ContexteLe paludisme, dont le parasite est transmis par les moustiques Anophèles, demeure un problème majeur de santé publique à Madagascar et constitue un fardeau pour le pays malgré les moyens de lutte mis en place par l’État. La compréhension de la dynamique des populations des Anophèles est ainsi primordiale pour optimiser la surveillance et le contrôle du paludisme. L'objectif de cette étude était de développer un modèle tenant compte des déterminants environnementaux et climatiques de l'abondance des Anophèles afin de prédire leur abondance dans le temps et dans l'espace.MéthodesNous avons développé un modèle de dynamique spatio-temporelle de population d'Anophèles. Ce modèle en compartiment est basé sur le cycle de vie des Anophèles et prend en compte les phases aquatique et aérienne de leur développement. Il fait appel à un système d’équations différentielles pour estimer le nombre d'Anophèles à chaque stade de développement. Le langage Ocelet, dédié à la modélisation de dynamiques spatiales, a été utilisé pour produire des simulations à partir de données météorologiques (précipitations et températures) et environnementales (occupation du sol). Les sorties du modèle ont été validées avec des données entomologiques de capture sur homme collectées dans trois régions de 2014 à 2017.RésultatsLa validation des sorties du modèle a mis en évidence une corrélation significative entre les observations de terrain et la prédiction: les coefficients de corrélation de Spearman obtenus variaient entre 0,70 et 0,76. Les résultats ont montré que la variation de la dynamique de population dépendait fortement de la capacité de charge environnementale, qui elle dépendait de la précipitation.Discussion/ConclusionLe modèle de dynamique de population d'Anophèles est robuste : il prédit correctement l'abondance dans des sites ayant des climats contrastés et il reproduit bien les dynamiques interannuelles. L'adaptation du modèle aux espèces d'Anopheles prouve la généricité de ce type de modèles.Déclaration de liens d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.