ContexteLa crise sanitaire de la COVID-19 a rendu particulièrement difficile le travail dans les Ehpad (Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et SHPL (Services hospitaliers de première ligne) du fait d'une confrontation brutale et inhabituelle des personnels à la mort de nombreux résidents et patients constituant une épreuve potentiellement traumatique avec des risques de troubles anxiodépressifs (TAD) et de stress post-traumatique (TSPT). L'objectif de ce projet était de mesurer l'impact de la crise sanitaire en termes de santé psychologique des personnels des Ehpad et SHPL de la Moselle (France).MéthodesIl s'agissait d'une enquête épidémiologique observationnelle avec un questionnaire en ligne envoyé aux Ehpad et SHPL de la Moselle au printemps 2021 comprenant, outre les caractéristiques des répondants, la résilience (BRS), les TSPT (PCLS-5), les TAD (HADS), la qualité de vie (QdV) (SF-12) et la santé psychologique au travail (SPT). Le modèle théorique testé, grâce aux analyses de chemins, est celui selon lequel les TAD et TSPT, influencés par la résilience, sont associés à une moins bonne QdV qui elle-même serait prédictive de la SPT.RésultatsAu total 230 personnels (Ehpad=89, SHPL=141) ont participé (âge moyen=44 ans, 83,5 % de femmes). Un fort impact psychologique de la crise sanitaire a été observé: 34,6 % d'anxiété, 16,5 % de dépression, 38,9 % de TSPT. La QdV des personnels était globalement faible (52,1/100 pour la dimension physique; 42,6/100 pour la dimension mentale) tandis que la SPT semblait relativement moins impactée (3,7/5 pour le bien-être et 2,1/5 pour la détresse). Les analyses de chemin ont permis de confirmer le modèle théorique.Discussion/ConclusionLes données confirment un impact psychologique important de la crise sanitaire sur le personnel des Ehpad et SHPL de la Moselle notamment en termes de TAD, TSPT et QdV mais un peu moins sur la santé au travail.Déclaration de liens d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.