ContexteEn République Démocratique du Congo, la pandémie de COVID-19 est essentiellement urbaine. La survenue de premiers cas en mars 2020, a été marquée par son déni par la population et par la méfiance de celle-ci vis-à-vis des formations sanitaires (FOSA). Cette étude vise à déterminer l'impact de cette pandémie sur l'offre et l'utilisation des consultations prénatales et l'accouchement institutionnel dans les FOSA à Lubumbashi.MéthodesNous avons suivi, d'avril 2020 à avril 2021, 254 FOSA qui avaient en moyenne 30 accouchements mensuels avant mars 2020. Nous y avons surveillé mensuellement les effectifs de nouvelles et anciennes admissions aux services cibles. Nous avons comparé ces effectifs au cours de la période de suivi, à ceux de 2019 jusqu'en mars 2020, afin de déterminer la variation du niveau d'utilisation des services et la proportion des FOSA qui n'ont pas maintenu l'offre des services pendant la pandémie. L’étude a été autorisée par le comité d’éthique.RésultatsNous avons noté que les Centres de santé (CS) privés avaient perdu mensuellement une moyenne de 40,0 % de femmes, qui se sont réorientées vers les Hôpitaux généraux de référence ou les polycliniques privées; et les hôpitaux publics, 42,0 % de femmes, réorientés vers les hôpitaux d'entreprises ou privés. Après sept mois de pandémie, 11,4 % des CS avaient moins de 15 accouchements mensuels; et après 12 mois, cette proportion était de 21,3 %; 4,0 % des FOSA avaient cessé de fonctionner par manque de clients.Discussion et ConclusionA Lubumbashi, la pandémie de COVID-19 a entrainé la baisse de l'offre et de l'utilisation des services de santé. Recourir aux canaux de communication adaptés afin d'offrir une information appropriée à la communauté, permettrait au Ministère de la santé de réduire la méfiance de celle-ci vis-à-vis des formations sanitaires et maintenir une bonne utilisation des services.Déclaration de liens d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.