ContexteL'identification de facteurs de risque du cancer de l'ovaire est essentielle à sa prévention. L'adiposité à l'enfance contribuerait à l'initiation et à la progression du cancer dans l'ovaire, et ce risque pourrait différer selon les sous-types de la maladie. Dans une étude cas-témoin basée sur la population (2011-2016), nous cherchons à comprendre le lien entre l'adiposité à l'enfance et le cancer de l'ovaire tout en considérant ses caractéristiques comportementales et moléculaires.MéthodesLes silhouettes corporelles à 5 et 10 ans ont été rapportées par 497 cas et 902 témoins lors d'une entrevue en personne. Des informations ont aussi été recueillies sur de nombreuses autres variables, incluant les facteurs sociodémographiques, reproductifs et liés au mode de vie. Des régressions logistiques et polytomiques inconditionnelles ont été utilisées pour estimer les rapports de cotes ajustés (RCA) et les intervalles de confiance à 95 % (IC95 %) pour l'association entre la silhouette corporelle à l'enfance et le risque de cancer de l'ovaire global, et selon le comportement (à la limite de la malignité et invasif) et les caractéristiques moléculaires (type I et II) de la tumeur.RésultatsLa silhouette corporelle à 5 et 10 ans n’était pas associée au cancer de l'ovaire global ni aux cancers à la limite de la malignité. Cependant, pour les cancers invasifs, les RCA (IC95 %) par incrément d'une unité sur l’échelle de silhouettes corporelles étaient de 1,13 (1,02-1,26) à 5 ans et de 1,11 (1,00-1,23) à 10 ans. Les analyses ont révélé des associations plus fortes pour les cancers invasifs de type I que pour les cancers de type II.Discussion/ConclusionLes associations hétérogènes suggèrent un risque différent selon le type de cancer de l'ovaire. L'association positive entre l'adiposité infantile et le cancer invasif de l'ovaire supporte la considération de l'enfance dans la lutte contre le cancer de l'ovaire.Déclaration de liens d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.