ContexteUn incendie industriel est survenu à Rouen (France) en 2019, provoquant un panache de fumées, des retombées de suies et des odeurs ressenties pendant plusieurs semaines. Cette étude avait pour objectif d’évaluer, un an après, la qualité de vie en lien avec la santé des personnes exposées aux conséquences de cet incendie.MéthodesLa population d’étude était constituée des habitants de la zone Exposée (Rouen et alentours) et d'une zone Témoin (Le Havre et alentours). Un échantillon représentatif était constitué en tirant au sort une personne par ménage selon un sondage stratifié. Les données ont été collectées à l'aide d'un questionnaire standardisé, afin de décrire la perception des expositions à l'incendie et de calculer des scores de qualité de vie en lien avec la santé selon la version en 12 items du « Medical Outcomes Study Short Form Health Survey ». Des analyses descriptives et multivariées ont été menées après redressement des données.RésultatsL’échantillon était composé de 4773 participants, soit un taux de réponse de 50 %. En zone exposée, les scores moyens de santé mentale, physique et globale étaient de 47,5, 52,0 et 73,8, respectivement. Les scores de santé mentale et globale étaient plus élevés en zone Témoin avec des moyennes respectives de 49,0 et de 76,0. Le score de santé physique était identique dans les deux zones. Après ajustement sur les cofacteurs, une diminution du score de santé mentale était associée au nombre d'expositions perçues, aux retombées de suies, à la durée de perception des odeurs et au fait d'avoir vu, entendu ou été réveillé par l'incendie. Une légère baisse du score de santé physique était associée aux retombées de suies.Discussion/ConclusionCette étude montre une association statistique entre l'exposition aux conséquences de l'incendie et la détérioration de la santé perçue un an après, notamment la santé mentale.Déclaration de liens d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.