ContextePlusieurs travaux ont montré que l'infection maternelle au SARS-CoV-2 augmentait le risque de complications périnatales. En France, si des études de cohorte ont été menées pour évaluer ces risques, aucune étude n'a encore été réalisée à partir d'un échantillon quasi-exhaustif de femmes accouchées. Pour répondre à ce manque, Santé publique France a évalué la proportion de complications graves à l'accouchement des femmes infectées ou non par le virus à partir des données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI).MéthodesLes analyses ont été réalisées sur l'ensemble des séjours d'accouchement répertoriés dans le PMSI entre janvier 2020 et juillet 2021 en France métropolitaine. Les femmes contaminées par le SARS-CoV-2 au moment de l'accouchement ont été identifiées par la présence d'un code CIM10 d'infection renseigné sur leur résumé de séjour d'accouchement. Les proportions d'hospitalisation maternelle en unité de soins critiques (USC), d'hémorragie du post-partum (HPP), de naissance prématurée et de mortinatalité spontanée ont été comparées (test du Chi-2) entre les femmes infectées et non infectées.RésultatsDe janvier 2020 à juillet 2021, 1 064 487 femmes ont accouché en France métropolitaine, dont 7138 présentaient un codage signalant une infection par le SARS-CoV-2. Toutes les complications maternelles étudiées sont survenues plus fréquemment chez les femmes infectées : huit fois plus d'hospitalisation maternelle en USC (6,43 % versus 0,75 %, p<0,001); 1,3 fois plus de femmes avec une HPP (7,26 % versus v5,70 %, p<0,001), deux fois plus d'accouchement prématuré (13,1 %, versus 6,4 %, p<0,001) et 1,6 fois plus de mortinatalité spontanée (1,39 % versus 0,87 %, p<0,001).Discussion/ConclusionCes travaux, réalisés pour la première fois en France sur une base nationale quasi-exhaustive des accouchements confirment l'augmentation du risque de complications périnatales, y compris avec risque vital, chez les femmes infectées par le SARS-CoV-2. La vaccination et l'application des gestes barrières auprès des femmes enceintes et leur entourage sont essentielles.Déclaration de liens d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.