ContexteLa Guadeloupe est un archipel français d'environ 400 000 habitants. Il fait face comme la Martinique à un problème sanitaire lié à la pollution des sols et des eaux par un pesticide organochloré, la chlordécone. Le cancer de l'estomac, majoritairement associé à l'infection à Helicobacter Pylori dans le monde est la 4ème localisation cancéreuse en Guadeloupe avec une incidence supérieure à celle observée en France hexagonale. L'objectif de cette étude était d'effectuer une analyse spatiale de l'incidence de ce cancer afin d'identifier d’éventuels agrégats géographiques en lien avec l'exposition environnementale.MéthodesNous avons analysé les données du registre des cancers de Guadeloupe entre 2008 et 2016 portants sur 737 cas incident de cancer de l'estomac. L'IRIS de résidence, la plus petite unité géographique disposant d'informations démographiques a été utilisé pour la géolocalisation des cas. Le modèle hiérarchique bayésien de Besag, York et Mollié a été utilisé pour étudier les variations spatiales d'incidence. Un indice de défavorisation a été intégré au modèle pour prendre en compte le lien entre niveau socioéconomique et cancer de l'estomac.RésultatsParmi les 136 IRIS de Guadeloupe, l'IRIS ou l'utilisation de la chlordécone a été la plus intensive, avait la plus forte sur-incidence avec un ratio standardisé d'incidence de 1,17 après lissage. Pour cet IRIS, l'intégration de l'indice de défavorisation améliorait le modèle avec un ratio standardisé d'incidence de 1,25 après lissage. Cependant, le SIR lissé n’était pas significativement différent de 1.Discussion/ConclusionLa sur-incidence de cancer de l'estomac la plus élevée est retrouvée dans une zone de forte contamination par la chlordécone en Guadeloupe. Bien que non significative, cette sur-incidence nécessite des explorations complémentaires pour identifier les facteurs de risque associés et leurs liens éventuels avec l'exposition environnementale.Déclaration de liens d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.