ContexteL’épidémie d’Ébola en 2014 dans la région ouest africaine a affecté le personnel soignant des pays les plus touchés. La quarantaine, pratique de santé publique permet la détection précoce et la prise en charge rapide des cas. Notre étude a décrit l'organisation et le suivi de la quarantaine des personnels de santé volontaires déployés en Guinée, au Libéria et en Sierra Léone.MéthodesCent quinze personnels de santé volontaires (supposés contacts de Malades d'Ebola) provenant de sept pays, Bénin, Côte d'Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Nigéria et Sénégal, ont été mis en quarantaine, en Côte d'Ivoire du 1^erau 20 mars 2015, après trois mois de missions Ebola en Guinée, au Libéria et en Sierra Léone. Quatre sites de quarantaine ont été identifiés. Une équipe de coordonnateur, superviseurs, gestionnaires de données et traceurs formés ont participé à l'organisation et à la mise en œuvre du suivi quotidien des personnels de santé. Des questionnaires auto administrés ont été renseignés par les sujets suivis.RésultatsAucun des 115 personnels de santé n'a été admis dans le Centre de Traitement Ébola durant la période de quarantaine. Les températures biquotidiennes prises par les sujets suivis eux-mêmes et celles prises par les traceurs étaient inférieures à 38°C. L’âge médian des sujets suivis était de 33 ans (min=24 ans et max=60 ans). Soixante sujets suivis (52 %) ont déclaré avoir eu un contact avec des malades d’Ébola, avec une durée moyenne de 40 jours (ET=18 jours). Les médecins et les infirmiers représentaient 90 % du personnel déployé. Les volontaires suivis (103/115) ont rapporté que la quarantaine était importante et utile.Discussion/ConclusionLa quarantaine a permis de rassurer les personnels de santé et dissiper la stigmatisation qu'ils redoutaient de retour dans leur pays respectif.Déclaration de liens d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.