IntroductionEn France comme dans la plupart des pays développés, les nombres de décès suite à un accident de la circulation routière sont estimés à partir des données des forces de l’ordre. Ces décomptes sont considérés de bonne qualité, contrairement aux estimations des nombres d’hospitalisés et plus encore des nombres de blessés graves qui nécessitent de disposer de données médicales. Ce travail a pour objectif de fournir ces estimations à partir des données du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI).MéthodesDans les données du PMSI, l’identification des accidentés de la route passe par la cause externe de morbidité et de mortalité qui devrait être renseignée en cas de traumatisme, mais est souvent manquante. Nous avons donc modélisé la présence/absence de renseignement de la cause externe par le sous-ensemble pertinent des informations disponibles dans le PMSI-MCO par un modèle logistique, puis pondéré nos résultats par l’inverse des probabilités estimées. Par ailleurs, le codage CIM-10 ne fournissant pas de niveau de gravité des blessures, nous avons utilisé l’outil de conversion ICD-MAP, mis au point par l’organisme éditant la codification traumatique « Abbreviated Injury Scale », afin de satisfaire la définition du blessé grave de la commission européenne.RésultatsLe nombre d’hospitalisés suite à un accident de la circulation routière est estimé à environ 100 000 chaque année. Parmi eux, le nombre de blessés graves passe d’environ 18 000 en 2010 à presque 20 000 en 2017 en passant par près de 17 000 en 2012 et 2013, soit un rapport moyen de 5 blessés graves pour un tué.Discussion/ConclusionCes estimations sont proches en termes de blessés graves de celles obtenues à partir de la méthode de référence développée par ailleurs. La présente méthode a l’avantage d’utiliser le codage CIM des hospitalisés comme la plupart des pays qui fournissent les estimations de blessés graves à la commission européenne. Elle permet des estimations de coûts de prise en charge hospitalière des blessés et elle pourra être appliquée aux traumatismes accidentels d’autres origines.