IntroductionLe diabète de type 1 s’accompagne fréquemment d’autres maladies auto-immunes spécifiques d’organes s’intégrant dans le cadre de polyendocrinopathies auto-immunes. Les polyendocrinopathies auto-immunes (PEA) sont des maladies rares caractérisées par la coexistence d’au moins deux déficits endocriniens liés à un mécanisme auto-immun avec, parfois, une maladie auto-immune non endocrinienne associée. L’objectif de cette étude était de déterminer la fréquence et les caractéristiques des PEA au cours du diabète de type 1.MéthodesNous avons mené une étude rétrospective portant sur les patients diabétiques de type 1 suivis au service d’endocrinologie du CHU Hassan II de Fès entre janvier 2009 et décembre 2015, et présentant des polyendocrinopathies auto-immunes. Les données sociodémographiques et cliniques ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire standardisé.RésultatsAu total, 318 patients diabétiques de type 1 ont été suivis dans le service d’endocrinologie pendant la période de l’étude. Vingt-huit patients parmi eux présentaient des polyendocrinopathies auto-immunes. La fréquence des PEA était de 8,8 %. L’âge moyen des patients était de 33,2 ans (16–56 ans), dont 13 hommes et 15 femmes. L’âge moyen à la découverte du diabète type 1 était de 24,7 ans. Un terrain d’auto-immunité familiale a été retrouvé chez uniquement 3 patients. Le principal motif d’hospitalisation était le déséquilibre glycémique dans 99 % des cas, des symptômes cliniques d’hypothyroidie ont été rapportés dans 1 % des cas. Aucun patient n’avait une PEA de type 1, tous les patients avaient une PEA de type 2 et il s’agissait d’une association de diabète de type 1 et d’une thyroïdite d’Hashimoto chez 11 patients, d’un diabète et d’une insuffisance surrénalienne primitive chez 7 patients, le diabète était associé à la fois à une maladie d’Addison et à une thyroïdite d’Hashimoto chez 3 patients et à une insuffisance surrénalienne et une maladie coeliaque chez un patient. Deux patients avaient un diabète de type 1 et une maladie coeliaque, l’anémie de Biermer, l’anémie hémolytique auto-immune, la maladie de Basedow et le vitiligo en association avec le diabète ont été rapportés dans 1 % des cas. Sur le plan thérapeutique tous nos patients ont été mis sous insulinothérapie shéma basal-bolus associée à un traitement substitutif des déficits endocriniens à base d’hydrocortisone, de lévothyroxine. Un régime sans gluten, des injections mensuelles de vitamine B12 et une corticothérapie locale ont également été prescrits.ConclusionLe diabète de type 1 précède souvent les autres maladies auto-immunes ce qui offre l’occasion de les dépister. À travers cette étude, nous avons pu mettre en relief les différentes caractéristiques des PEA au cours du diabète de type 1. La PEA de type 2 étant la plus fréquente et la thyréopathie auto-immune constitue l’endocrinopathie la plus couramment associée au diabète de type 1 dans notre population. Des études complémentaires prospectives seront mises en place dans le service pour mieux approcher analytiquement ces pathologies et déterminer des schémas de prévention plus efficaces.