IntroductionL’incidence des cancers est estimée à partir des données des registres des cancers qui couvrent environ 20 % de la population. La base de données du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) contient des données médico-administratives liées aux hospitalisations pour cancer. Le PMSI est potentiellement exploitable pour mesurer leur incidence. L’objectif de ce travail est de réaliser une revue systématique de la littérature sur l’utilisation de la base PMSI pour mesurer l’incidence des cancers en France.Méthodes=Une recherche bibliographique systématique, selon les recommandations PRISMA, a été faite à partir des thèmes « incidence », « cancer » et « pmsi ». Nous avons exploré plusieurs bases de données bibliographiques, dont Pubmed, Web of science, Springer Link, Science Direct. Nous avons retenu les articles qui comparaient la mesure de l’incidence des cancers à partir du PMSI à une mesure de référence. Les critères d’inclusion étaient : une année de production de la base PMSI postérieure à 2000, la nature du cancer (primitif uniquement) et des données issues de la base nationale du PMSI. Une synthèse qualitative des articles inclus a été réalisée.RésultatsSur 1428 références analysées, 12 études originales ont été retenues. L’année médiane de production des bases était 2004, une seule étude a analysé les bases postérieures à 2007. Les résultats des études montrent une fiabilité satisfaisante du PMSI, surtout pour les années de production les plus récentes.Discussion/conclusionCeci est en faveur de l’exploitation des données PMSI dans un cadre de recherche épidémiologique destiné à documenter les incidences de cancers. Toutefois, il est important de prendre en compte les contraintes inhérentes à la production de ces données dans les analyses. Il sera nécessaire de compléter ce travail avec des données plus récentes afin de confirmer cette fiabilité. Le développement d’algorithmes utilisant l’ensemble des informations disponibles (les diagnostics, les actes et le croisement des données des différents séjours d’un même patient) améliorerait certainement la détection des cas.