IntroductionL’agomélatine (Valdoxan®) est un antidépresseur récent, potentiellement hépatotoxique. Cependant, ce risque est mal quantifié, notamment en comparaison des autres antidépresseurs. Cette étude visait à mesurer le risque d’atteinte hépatique grave lié à l’initiation d’agomélatine et à le comparer au risque associé à l’initiation d’un antidépresseur de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS).MéthodesÉtude de cohorte basée sur les données du Sniiram/PMSI, incluant les sujets âgés de plus de 25 ans, affiliés au régime général strict, ayant eu une nouvelle délivrance d’agomélatine ou d’ISRS entre janvier 2010 et juin 2015 et sans antécédents de cancer ni d’infection VIH. La survenue d’un événement hépatique grave compatible avec une origine médicamenteuse a été identifiée à partir des diagnostics (principaux ou reliés, codes CIM10 validés) des séjours dans les six mois après initiation du traitement. Un modèle de Cox ajusté sur les facteurs sociodémographiques, les antécédents hépatiques, psychiatriques, cardiaques, les indicateurs d’obésité morbide, de tabagisme, d’usage abusif d’alcool et de drogues, l’utilisation d’autres antidépresseurs, de médicaments hépatotoxiques et les bilans biologiques au cours du suivi a été utilisé.RésultatsParmi les 3 832 152 sujets inclus (âge moyen 51 ans ; femmes 67 %), 14 événements hépatiques graves ont été identifiés parmi les 105 851 initiateurs d’agomélatine et 548 parmi les 3 726 301 initiateurs d’ISRS, soit des taux d’incidence standardisés de 46,1 et de 38,8/100 000 personnes-années, respectivement. L’initiation d’agomélatine versus ISRS n’était pas associée à un risque accru d’événement hépatique grave (HR ajusté : 0,86 [0,50–1,46]). Les résultats étaient similaires en considérant une fenêtre de suivi de 12 mois ou en faisant varier les critères de définition de l’événement.Discussion/conclusionNos résultats ne fournissent pas d’argument en faveur d’une augmentation du risque d’atteinte hépatique grave en lien avec l’initiation d’agomélatine comparé aux ISRS.