État de la questionActuellement l’utilisation de l’analyse des immunoglobulines G (IgG) du liquide céphalo-rachidien (LCR) pour la réalisation du diagnostic de sclérose en plaques est controversée. L’objectif de cette étude était d’évaluer avec précision les propriétés diagnostiques de l’analyse des IgG du LCR malgré l’absence degold standardpour le diagnostic de la maladie.Matériel et méthodesUne étude observationnelle rétrospective monocentrique d’évaluation diagnostique a été réalisée. La population étudiée était les patients ayant bénéficié d’un examen des immunoglobulines G du LCR entre le 1erjanvier 2008 et le 31 décembre 2011 au sein de l’hôpital universitaire de Nancy, dans le cadre d’une suspicion de sclérose en plaques. Des données socio-démographiques, cliniques, diagnostiques, d’imageries par résonance magnétique et LCR ont été collectées. Un modèle bayésien à classe latente avec effets aléatoires a été utilisé pour estimer les propriétés diagnostiques des IgG du LCR.RésultatsLes analyses ont porté sur les données de 673 individus. Trois cent dix-sept patients avaient des bandes oligoclonales et/ou un index IgG > 0,70. La sensibilité et spécificité de l’analyse des IgG étaient respectivement de 0,93 (95 % CI : 0,89–0,96) et de 0,81 (95 % CI : 0,77–0,85). La prévalence réelle estimée par le modèle était de 36 % (95 % CI : 0,33–0,40). La sensibilité et spécificité estimées sur un sous-échantillon composé uniquement de patients ayant les signes cliniques d’une forme récurrente-rémittente et n’ayant qu’une seule poussée avant la ponction lombaire était respectivement de 0,92 (95 % CI : 0,85–0,96) et de 0,80 (95 % CI : 0,76–0,84).ConclusionL’analyse des immunoglobulines G du liquide céphalo-rachidien a de bonnes propriétés pour la réalisation du diagnostic de sclérose en plaques parmi des patients suspects de la maladie mais également parmi des patients présentant les signes d’une forme récurrente-rémittente. Ces conclusions doivent être confirmées prospectivement.