ObjectifsNotre travail avait pour but d’estimer, sur les collines (villages) du Burundi où l’endémie onchocercienne persiste, la couverture du traitement par l’ivermectine ainsi que les connaissances, les attitudes et les pratiques (CAP) de la population en rapport avec l’onchocercose.MéthodesNous avons réalisé, en juillet 2014, dans les districts de Bururi, Rutana et Cibitoke-Bubanza au Burundi, une enquête transversale en population générale. Un sondage en grappes à trois degrés « 30v*10c*1m » a été réalisé pour sélectionner 300 ménages. Le principe était de sélectionner selon la probabilité proportionnelle à la taille, 30 collines. Sur chaque colline sélectionnée, 10 concessions ont été tirées au sort. Dans chaque concession, un seul ménage a été tiré au sort pour l’enquête. Dans chaque ménage, tous les individus ont été enquêtés pour la prise d’ivermectine mais seul le chef de ménage a été interrogé sur les CAP. Les estimations de couverture thérapeutique ainsi que des CAP de la population ont été effectuées en prenant en compte le plan d’échantillonnage.RésultatsL’enquête a recruté 1659 personnes. Aucun refus n’a été enregistré. Le taux de couverture thérapeutique s’élevait à 76,5 % (IC95 % : 66,7 %–86,5 %). Ce taux était comparable à celui (80 %,p > 0,05) donné par les rapports administratifs. Sur 300 chefs de ménage enquêtés, 90 % ont dit avoir déjà entendu parler de l’onchocercose et 80,3 % connaissaient le traitement par l’ivermectine comme mesure préventive de transmission.ConclusionLa couverture du traitement par l’ivermectine semble concordante avec celle rapportée par les distributeurs communautaires. Les CAP de la population sur l’onchocercose apparaissent bonnes. Ces résultats montrent que le système de monitorage par les distributaires communautaires est valide. Toutefois, des efforts de dynamisation du projet TIDC sont nécessaires pour atteindre une couverture thérapeutique élevée (> 80 %) de façon prolongée (> 10 ans) pour espérer l’élimination de l’onchocercose au Burundi.