Tuteur thématique :Dr Guillaume Velut (gvelut@wanadoo.fr).Tuteur méthodologique :Dr Aurélie Mayet (aurelie_marie@hotmail.fr).État de la questionLe paludisme est une préoccupation de santé publique dans les forces armées françaises avec entre 400 et 800 cas rapportés chaque année et notamment 3 décès depuis 2 ans. Cependant, la faible observance de la chimioprophylaxie anti-paludique a souvent été mise en évidence parmi les soldats. Le but de cette étude était d’étudier les facteurs qui y sont associés.Matériel et méthodesUne étude rétrospective (1296 militaires) a été menée au cours d’une mission opérationnelle en République Centre-Africaine. Les déterminants de l’observance de la chimioprophylaxie ont été collectés par auto-questionnaires. Ont été étudiées, des variables sociodémographiques, des caractéristiques comportementales, les croyances, des déterminants opérationnels comme les « Troops in contact » (TIC) et le nombre de nuits travaillées par semaine. L’association avec l’observance à la chimioprophylaxie anti-paludique a été analysée avec une régression logistique.RésultatsLa bonne observance de la chimioprophylaxie a été associée aux mesures individuelles de prévention contre les piqûres de moustiques (utilisation de moustiquaire, odds ration (OR) = 1,41 et de l’insecticide sur les vêtements, OR = 1,90) et à des comportements liés au paludisme (prise régulière dans la journée, OR = 2,37 et prise du traitement avec une collation, OR = 1,45). Une haute perception du risque de contracter le paludisme, OR = 1,59, une bonne perception de l’efficacité de la chimioprophylaxie, OR = 1,62, et la pratique du renforcement par les pairs, OR = 1,38, ont également été associée à une meilleure observance. Aucune association n’a été trouvée avec les TIC et le nombre de nuits travaillées.ConclusionCette étude montre une relation positive entre le renforcement par les pairs et de la bonne observance de la chimioprophylaxie anti-paludique. Elle suggère aussi l’existence de deux principaux profils de personnalités parmi les soldats : ceux qui recherchent les risques et ceux qui sont conscients de leur santé. Nous devons améliorer le programme de l’éducation de la santé au-delà de la connaissance, du savoir-faire et des facteurs de motivation, avec une approche globale à travers l’identification des déterminants de la santé et le développement des compétences psychosociales en s’appuyant notamment sur le renforcement par les pairs.