Tutrice thématique : Dr Anne-Marie Bouvier, UMR 866, registre Bourguignon des cancers digestifs, faculté de médecine, BP 87900, Dijon, France ; Inserm, U866, université de Bourgogne, Dijon, France.Tutrice méthodologique : Pr Christine Binquet, Service de biostatistique et d’informatique médicale (DIM), CHRU de Dijon, Dijon, France ; Inserm, U866, université de Bourgogne, Dijon, France.État de la questionL’influence du niveau socio-économique des patients sur l’inclusion dans les essais cliniques n’est pas établie. L’objectif était de mesurer l’association des caractéristiques démographiques et du statut socio-économique des patients sur leur inclusion dans les essais cliniques des cancers digestifs.Patients et méthodesEntre 2004 et 2010, 4632 patients ont été enregistrés par le registre bourguignon des cancers digestifs ; 136 étaient inclus dans un essai clinique. Les critères d’éligibilité des essais en cours sur la période d’étude ont permis de sélectionner les patients éligibles à au moins un essai. Un score d’équilibrage a ainsi été construit. Les 136 inclus ont été appariés à 272 éligibles. Le statut socio-économique des patients a été mesuré par l’indice européen de déprivation (EDI). L’association entre l’EDI et l’inclusion dans un essai a été évaluée par une régression logistique conditionnelle sur le score d’équilibrage. Le modèle a été ajusté sur le sexe, l’âge, la localisation du cancer, l’environnement (rural/urbain), et la filière de prise en charge (privée, publique, mixte).RésultatsLes patients âgés de plus de 75 ans étaient moins inclus dans les essais cliniques que les plus jeunes (OR = 0,33 [0,13–0,87]). Les patients pris en charge dans les établissements privés étaient moins inclus que ceux pris en charge par les établissements publiques (OR privéversuspublic 0,04 [0,01–0,16]). Il existait une interaction entre la filière et l’EDI (p = 0,017). Les patients les plus défavorisés étaient moins inclus dans les essais cliniques quand ils étaient pris en charge par les établissements privés que par les autres structures. Le niveau de déprivation des patients n’avait pas d’influence sur leur inclusion dans les essais quand ils étaient pris en charge par les autres filières.ConclusionLe statut socio-économique des patients n’avait pas effet sur leur inclusion dans les essais cliniques potentiellement éligibles à un essai clinique.