IntroductionLa vaccination des enfants et la fermeture des écoles sont des interventions recommandées pour contrôler la propagation de la grippe, mais leur association ne semble pas offrir un gain cumulé pour le contrôle de la transmission. Notre objectif était d’évaluer l’impact de l’ajournement temporaire des enfants, associé à la vaccination, comme stratégie alternative à la fermeture des écoles.MéthodesUn modèle stochastique individu-centré a été utilisé pour simuler la propagation de la grippe dans une école au moyen de données détaillées de contact recueillies auprès de 242 enfants équipés de capteurs RFID. Vingt et un scénarios, combinant différentes fréquences d’ajournement et stratégies de vaccination, ont été étudiés.RésultatsEn l’absence d’ajournement et de vaccination, un taux d’attaque de 55 % (134/242) était calculé, dont 90 % des cas résultant de transmission intra-école. En l’absence de vaccination, un ajournement effectué trois fois par jour aboutissait à un taux d’attaque de 25 % (73 cas évités). Cet effet était supérieur ou similaire à certains scénarios basés sur la vaccination, mais avec un ajournement moins fréquent. La vaccination des enfants semblait contributive en cas d’identification insuffisante des cas.DiscussionMalgré les limites de la modélisation, ce travail indique que la plupart des cas résulte d’une transmission intra-école et que l’ajournement temporaire des enfants symptomatiques peut être une mesure de prévention utile, facilement utilisable dans les écoles, pour ralentir la phase précoce des épidémies. Plus généralement, des mesures de prévention non pharmacologiques, au niveau de la classe ou des enfants, pourraient offrir des perspectives alternatives à la fermeture des écoles.